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No evidence of cardiovascular toxicity in workers exposed below 5 ppm carbon disulfide.
(Absence de signe de toxicité cardiovasculaire chez les salariés exposés à moins de 5 ppm de disulfure de carbone).
Article
Publié dans : International Archives of Occupational and Environmental Health, RFA, vol. 89, n° 5, juillet 2016, pp. 835-845, ill., bibliogr. (En anglais)
Le disulfure de carbone (CS2), utilisé dans le procédé viscose, est bien connu pour avoir des effets multiples sur la santé, y compris sur le système cardiovasculaire, chez les travailleurs dont l’exposition à long terme est supérieure à 10 ppm. Cependant, les mécanismes de ces effets ne sont pas définis avec précision, et le doute subsiste sur la possibilité d’une toxicité cardiovasculaire à des niveaux d’exposition inférieurs à 10 ppm. Cette étude vise donc à examiner l’impact sur la santé des faibles niveaux d’exposition au CS2 par le biais d’une série de biomarqueurs précliniques du risque cardiovasculaire. L’intensité de l’exposition a été mesurée par dosage urinaire de l’acide 2-thiothiazolidine-4-carboxylique (TTCA) chez 117 salariés de deux usines utilisant le procédé viscose, avec des prélèvements en plusieurs phases (2003, 2006 et 2013). Un indice d’exposition cumulée et un indice d’exposition récente ont été calculés pour chaque travailleur, et le travail posté a été documenté pour tenir compte des facteurs de confusion potentiels. Les paramètres cardiovasculaires comprenaient la pression artérielle, le cholestérol total, LDL et HDL, les triglycérides, la protéine C réactive (hsCRP), la fraction N-terminale du peptide natriurétique de type B (NT-proBNP) et le rapport albuminurie/créatininurie (A/C). Les facteurs de confusion biologiques potentiels étaient la glycémie à jeun et la créatinine sérique. Des analyses de régression bivariées et multivariées ont été utilisées pour retracer les relations entre les biomarqueurs du risque cardiovasculaire et d’autres variables, dont l’indice d’exposition cumulée, l’indice d’exposition récente et la durée du travail posté. La médiane de l’indice d’exposition récente et de l’indice d’exposition cumulée était de 0,05 mg de TTCA/g de créatinine et de 21,5 mg de TTCA/g de créatinine x mois, respectivement. Si des associations ont été constatées comme prévu entre la hsCRP et le cholestérol LDL, par exemple, aucune association significative n’a été décelée entre les marqueurs du risque cardiovasculaire et les indices d’exposition au CS2. La durée du travail posté était positivement associée au rapport A/C chez les salariés ayant une glycémie à jeun élevée. En conclusion, lorsque les niveaux d’exposition au CS2 restent inférieurs à 5 ppm (TTCA < 2,2 mg/g de créatinine), il ne semble pas utile de procéder à une surveillance systématique du cholestérol sérique total ou de ses sous-fractions ni des nouveaux biomarqueurs du risque cardiovasculaire (NT-proBNP, hsCRP, A/C) examinés dans la présente étude. Il semble important de surveiller attentivement la présence de diabète, qui peut justifier d’éviter le travail posté.