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Rapport final de la cohorte des travailleurs de l’agglomération toulousaine (cohorte santé « AZF »). Conséquences sanitaires de l’explosion survenue à l’usine AZF le 21 septembre 2001.
Etude et rapport
Edition : Institut de veille sanitaire (InVS, 12 rue du Val d'Osne, 94415 Saint-Maurice Cedex), 2015, 43 p., ill., bibliogr.
L’explosion de l’usine AZF a entraîné des conséquences importantes et les travailleurs de l’agglomération toulousaine ont été particulièrement exposés (31 morts dont 21 travailleurs, 1 300 entreprises partiellement ou totalement détruites). Une cohorte de travailleurs (cohorte santé « AZF ») a été mise en place en mai 2003. L’objectif était d’évaluer les conséquences à moyen terme de la catastrophe industrielle sur la santé mentale et auditive. Les facteurs associés aux symptômes d’état de stress post-traumatique (SESPT) chez les hommes étaient la distance personnelle proche du lieu de l’explosion, l’existence de blessures physiques, l’apparition de symptômes psychiques, l’arrêt de travail ainsi que les catégories sociales artisans, commerçants et ouvriers. Chez les femmes, les SESPT étaient associés à l’âge supérieur à 50 ans au moment de l’inclusion, à l’arrêt de travail ainsi que les catégories sociales ouvrières et employées. Les facteurs associés aux symptômes dépressifs étaient chez les hommes, l’âge supérieur à 50 ans, les blessures physiques, les symptômes psychiques et les catégories sociales employés et ouvriers ; chez les femmes, ces facteurs étaient l’âge supérieur à 50 ans, l’impression de respirer des toxiques, les dégâts au domicile, l’arrêt de travail et les catégories sociales employées et ouvrières. Les symptômes auditifs les plus fréquemment rapportés par les travailleurs sont les acouphènes, l’hyperacousie puis les vertiges. Les symptômes étaient plus fréquents lorsque les personnes se trouvaient au plus près de l’explosion. L’analyse des audiogrammes à l’inclusion et au bilan final révèle peu de déficits auditifs liés à l’exposition. Les résultats de cette étude mettent en évidence les liens entre l’exposition à la catastrophe et la santé mentale des travailleurs. Ils soulignent la nécessité, d’être attentif aux facteurs de risque socioprofessionnels en plus des facteurs reflétant l’exposition directe.