Etat des connaissances sur la relation entre les concentrations d'amiante dans le sol et dans l'air.


Etude et rapport | R-880

LEVESQUE M. | DION C. | LABRECHE F. | ZAYED J.

Edition : Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST, 505 boulevard de Maisonneuve Ouest, Montréal, Québec H3A 3C2, Canada), 2015, 36 p., ill., bibliogr.


Les activités reliées à des travaux d’aménagement, de sécurisation ou de réhabilitation de sites contaminés par de l’amiante peuvent entraîner la mise en suspension de fibres dans l’air. Ces concentrations peuvent dépendre de plusieurs paramètres dont la connaissance peut influer sur le choix de mesures de prévention et de protection des travailleurs. Cette étude visait à dresser l’état des connaissances sur la relation entre les concentrations de fibres d’amiante dans le sol et celles dans l’air, à partir d’une revue de la littérature. Au total, 241 publications ont été recensées, mais seulement cinq ont été retenues dont deux de type terrain et trois de type expérimental. En résumé, le taux d’humidité du sol, sa concentration en amiante et le genre d’activités sur le site (qui est directement lié au brassage du sol), apparaissent comme étant les caractéristiques les plus influentes de la libération des fibres dans l’air. Des facteurs de moindre importance, tels que la nature du sol, le type d’amiante et la distance de la source d’émission peuvent également avoir une incidence. Enfin, les conditions météorologiques (pluie, vent et ensoleillement), la présence de couvert végétal et la friabilité des matériaux pourraient avoir un effet de moindre impact sur l’émission de fibres d’amiante aéroportées. Les informations scientifiques sont cependant encore trop limitées pour déterminer avec une certaine assurance et avec précision la contribution du sol contaminé à l’amiante aux concentrations de fibres dans l’air et, ultimement, à l’exposition des travailleurs. En effet, le peu d’études, leurs limites méthodologiques, la non-comparabilité des études de terrain et des études expérimentales, et la variabilité des résultats rendent difficile toute initiative permettant de conclure de façon ferme. Considérant que seul le taux d’humidité du sol est un paramètre sur lequel une action immédiate peut être portée pour minimiser la libération des fibres d’amiante dans l’air, il est fortement suggéré d’arroser les sols avant toute intervention et d’appliquer les principes généraux d’hygiène du travail pour assurer la protection des travailleurs.

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