Travail posté : quel(s) critère(s) de pénibilité ?


Article

AMIARD V. | LIBERT J.P.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 76, n° 3, juin 2015, pp. 292-301, ill., bibliogr.

Le travail posté est un facteur de pénibilité qui sera pris en compte dès le premier janvier 2015 dans le Code du travail et dans celui de la Sécurité sociale. Il se caractérise par une organisation impliquant un travail par équipes fixes ou alternantes ce qui permet aux entreprises de fonctionner en continu ou en semi-continu de façon à assurer la continuité d’une production ou d’un service. Le travail posté et de nuit est un facteur de risque non seulement pour la santé, en perturbant les mécanismes homéostatiques de l’organisme, mais également un risque pour la sécurité et l’équilibre familial et social des opérateurs. La prise en compte de la pénibilité au cours du travail posté est un problème complexe en ce qui concerne le suivi des opérateurs car il est évident que de multiples indicateurs interviennent dans l’établissement du diagnostic de pénibilité dont la généralisation devient difficile. En effet, ce dernier ne repose pas uniquement sur le facteur alternance ou fixité du poste, mais sur d’autres aspects de la situation de travail et sur les caractéristiques de la population des salariés. Cependant, si ce diagnostic reste incomplet au travers des aspects réglementaires pour définir de manière exhaustive les modalités de compensation, sa mise en oeuvre doit permettre d’assurer une meilleure traçabilité de l’exposition professionnelle des salariés et d’améliorer les conditions de travail en soutenant les actions de préventions à la fois médicales, techniques et organisationnelles, visant à réduire l’usure professionnelle et l’absentéisme.

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