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Exposition aux contraintes psychosociales au travail des femmes enceintes de la région de Montréal, Québec.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 75, n° 4, septembre 2014, pp. 418-429, ill., bibliogr.
Cette étude a pour objectif de décrire l’exposition aux contraintes psychosociales au travail et d’identifier les facteurs qui y sont associés chez les femmes enceintes de la région de Montréal, au Québec. L’échelle abrégée de Karasek a été utilisée pour mesurer les contraintes psychosociales au travail chez 3 765 travailleuses interviewées à 24–26 semaines de grossesse. La classification nationale des professions (2001) a permis de les regrouper par genre et niveau de compétence. Des rapports de cotes non ajustés (OR) et leurs intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été calculés pour explorer l’association (p < 0,05) entre les contraintes psychosociales au travail, les caractéristiques professionnelles et sociodémographiques. Dans cette population d’étude, 24,4 % des travailleuses enceintes se trouvaient dans la catégorie travail « tendu » (high-strain job) et 69,1 % de celles-ci avaient eu un faible soutien social au travail (iso-strain). Les facteurs de risque associés à un travail « tendu » étaient : un faible soutien social au travail, certains secteurs et niveaux de compétences, le fait de travailler plus de 35 heures par semaine, les horaires irréguliers, la posture de travail, le port de charges lourdes, le jeune âge des mères, une immigration de plus de 5 ans et la monoparentalité. Les femmes étaient moins à risque si elles avaient un diplôme universitaire et un revenu annuel du ménage > 50 000 dollars. Les contraintes psychosociales au travail sont d’importants facteurs de risque à prévenir chez les femmes enceintes au travail, du fait de leur association aux problèmes de santé mentale au travail et aux issues défavorables de grossesse.