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European Working Time Directive and doctors’ health : a systematic review of the available epidemiological evidence.
(Directive européenne sur le temps de travail et la santé des médecins : revue systématique des preuves épidémiologiques disponibles).
Article
Publié dans : BMJ Open, (e-revue), Royaume-Uni, vol. 4, n° 7, 2014, 14 p., ill., bibliogr. (En anglais)
Le but de cette étude était de récapituler les preuves scientifiques disponibles sur les effets de l’exposition à des horaires de travail d’une durée supérieure aux limites établies par la directive européenne sur le temps de travail (EWTD) sur la santé des médecins. Une recherche systématique dans la littérature a été menée dans PubMed et EMBASE. La sélection des études, l’évaluation de leur qualité et l’extraction des données ont été réalisées par des chercheurs indépendants à l’aide de critères préétablis. Des médecins de toutes spécialités, lieux d’exercice (hôpital, soins primaires, etc.), qu’ils soient étudiants, résidents, jeunes médecins ou internes, ont été inclus dans l’étude. Le nombre total de participants était de 14 338. Les effets sur la santé selon la classification internationale des maladies CIM-10 ont servi de critères d’évaluation, principaux et secondaires. Plus de 3 000 références et 110 articles complets ont été passés en revue. Parmi ceux-ci, 11 études de qualité élevée ou intermédiaire menées en Amérique du Nord, Europe et Japon entraient dans les critères d’inclusion. Six études incluaient des résidents, de jeunes médecins ou médecins d’établissement et les cinq autres incluaient des spécialistes ou des consultants, des praticiens médecins, dentistes et généralistes, et des médecins hospitaliers. Des preuves d’association ont été trouvées entre les blessures percutanées et accidents de la circulation et les horaires de travail prolongés quotidiens (LWH) ou hebdomadaires. Les preuves étaient insuffisantes en ce qui concerne les troubles de l’humeur et la santé générale. Aucune étude sur d’autres problèmes de santé n’a été identifiée. En conclusion, les LWH pourraient augmenter le risque de blessures percutanées et d’accidents de la route, et probablement d’autres incidents professionnels par le même mécanisme. Alors que les associations sont claires, les preuves existantes ne permettent d’établir une relation causale ou dose-réponse entre LWH et les incidents survenus au travail, ni de déterminer un seuil de nombre d’heures au-dessus duquel il y aurait un risque significativement accru et au-dessous duquel les médecins pourraient travailler en toute sécurité. Les décideurs devraient prendre en compte les questions de sécurité quand ils travaillent à assouplir la EWTD pour les médecins.