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Allergie et cacao : tests immunologiques et échantillonnage atmosphérique dans une usine de transformation de fèves de cacao en Côte d’Ivoire.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 75, n° 1, février 2014, pp. 53-58, ill., bibliogr.
Une étude transversale a été conduite de mars 2010 à janvier 2011 dans une usine de transformation de fèves de cacao, afin de rechercher des indices immunologiques, en complément aux données épidémiologiques et environnementales. Elle visait les travailleurs ayant une exposition régulière aux poussières de cacao versus les administratifs. Un questionnaire renseignant sur les antécédents médicaux et l’exposition a été administré aux 50 salariés inclus sur un effectif de 231. Cette étape fut complétée par une évaluation du niveau de poussières dans l’environnement de travail au moyen de pompes Air Check XR5000. Enfin, des prick-tests et le dosage des IgE totales et spécifiques au cacao ont été réalisés. Les prick-tests ont été appliqués avec des extraits à 0,1 % de tourteaux de cacao provenant du site d’étude. L’échantillonnage atmosphérique a mis en évidence des concentrations en poussières inhalées variant de 3,4 à 83,1mg/m3 dans les ateliers. Des rhinites et conjonctivites à répétition ont été rapportées par au moins 28 % des sujets. Enfin, l’analyse a permis d’identifier 1 cas d’allergie au cacao avec un taux d’IgE spécifique de 0,37Ua/mL parmi les 15 sujets non exposés contre 0 dans le groupe des 35 exposés. Concernant le prick-test, 1 cas de positivité aux extraits de tourteaux de cacao a été observé uniquement dans le groupe des exposés. Ces résultats ne montrent aucune différence statistiquement significative entre sujets exposés et non exposés. A noter également la discordance entre le dosage des IgE spécifiques et les données du prick-test. L’industrie de première transformation du cacao est probablement non inductrice d’allergie. Ces résultats préliminaires doivent être confirmés par des études d’envergure. Les auteurs insistent toutefois sur l’importance des mesures de ventilation et de protection des salariés contre ces poussières.