0 avis
Contraintes thermiques et substances chimiques. Bilan des connaissances et emplois les plus à risque au Québec.
Etude et rapport | R-799
Edition : Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST, 505 boulevard de Maisonneuve Ouest, Montréal, Quebec H3A 3C2, Canada), 2013, 50 p., ill., bibliogr.
Le premier objectif de cette recherche visait à documenter l’effet des contraintes thermiques sur la cinétique, sur la toxicité des substances chimiques dans le contexte de la santé au travail et sur la surveillance biologique. Le deuxième objectif consistait à identifier les travailleurs québécois exposés aux substances chimiques et qui pourraient être les plus touchés par les contraintes thermiques. Une revue de littérature a plus spécifiquement recherché à recueillir les études portants sur : les changements physiologiques associés aux contraintes thermiques ; l’exposition concomitante aux contraintes thermiques et aux substances chimiques ainsi que leurs effets ; les travailleurs exposés aux substances chimiques les plus susceptibles d’être affectés par les contraintes thermiques ; et les substances chimiques pouvant altérer les mécanismes de thermorégulation des salariés. Les données recueillies montrent que l’impact de l’exposition au froid sur la toxicocinétique et les effets des substances chimiques a été peu étudié. Dans les quelques études recensées, on y rapporte qu’une exposition à un stress thermique froid entraîne habituellement une diminution de la toxicité des substances chimiques. L’exposition à la chaleur est, quant à elle, associée à une augmentation de l’absorption pulmonaire et cutanée des xénobiotiques, ceci étant souvent associé à une augmentation de leur toxicité et de leur concentration dans les fluides biologiques. Parmi les emplois les plus concernés au Québec par cette problématique, on en retrouve 20 appartenant au secteur de la fabrication des produits minéraux non métalliques / première transformation des métaux / fabrication de produits métalliques ainsi que les couvreurs de toiture et les pompiers. Ces milieux de travail devraient être priorisés dans le cadre de recherches ultérieures visant à mieux caractériser le risque associé à l’exposition simultanée aux contraintes thermiques et aux substances chimiques. De façon plus spécifique, l’exposition à certains contaminants peut affecter les mécanismes de thermorégulation et ainsi diminuer la capacité des travailleurs à s’adapter à la chaleur. Les travailleurs principalement visés par cette problématique sont ceux exposés au plomb et à ses composés inorganiques (poussières et fumées), à certains pesticides (organophosphorés et carbamates) et aux fumées d’oxydes métalliques (zinc, aluminium, antimoine, cadmium, cuivre, magnésium, manganèse, étain). Ce bilan permettra de guider les intervenants en santé au travail dans leurs démarches d’évaluation du risque lors de situations d’exposition simultanée aux contraintes thermiques et aux substances chimiques, notamment en ayant permis de cibler certains emplois plus à risque. Les données compilées dans le présent rapport pourront également être utilisées pour le développement de modèles toxicocinétiques afin de permettre une meilleure évaluation du risque.
Autres documents dans la collection «Etudes et recherches. Rapport R-799.»