Surveillance biologique de l’exposition professionnelle. Quel mode de correction urinaire choisir lors de prélèvements ponctuels ?


Etude et rapport | R-821

TRUCHON G. | HUARD M. | LEVESQUE M. | SAUVE J.F. | ET COLL.

Edition : Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST, 505 boulevard de Maisonneuve Ouest, Montréal, Québec H3A 3C2, Canada), 2014, 41 p., ill., bibliogr.


L’utilisation de prélèvements ponctuels pour la mesure de la concentration urinaire de biomarqueurs est une pratique courante dans le cadre des activités de surveillance biologique de l’exposition professionnelle. Afin de tenir compte du degré de dilution des urines, les concentrations urinaires mesurées dans ce type de prélèvements sont généralement corrigées en fonction de la créatinine ou de la densité spécifique urinaire. Cependant, certains auteurs remettent en question l’un ou l’autre de ces modes de correction en raison de leur trop grande variabilité ou parce qu’ils ne reflètent pas fidèlement les mécanismes d’excrétion des indicateurs biologiques. L’objectif de cette recherche visait à déterminer le meilleur mode d’ajustement pour tenir compte du degré de dilution des urines lors d’un prélèvement ponctuel. Une revue de la littérature portant sur ce sujet a été effectuée pour la période allant de janvier 1990 à juin 2013. Les résultats de la revue de la littérature réalisée dans le cadre de cette étude indiquent que la correction par la créatinine peut parfois entraîner un biais important dans l’estimation de l’exposition chez les individus ou les populations de différents âge, sexe, ethnicité et masse musculaire alors que la correction par la densité spécifique serait moins influencée par ces différents facteurs. De plus, la mesure de la densité spécifique requiert une méthode plus simple et moins chère que la mesure de la créatinine. En se basant sur ces données, il ressort que la correction par la densité spécifique représente une alternative intéressante à la correction par la créatinine. Cependant, puisque plusieurs valeurs de référence disponibles à ce jour dans la littérature sont exprimées en fonction de la créatinine, il est important, avant de choisir un mode de correction, de considérer les unités dans lesquelles les dites valeurs de référence sont exprimées, afin de permettre une interprétation adéquate et une comparaison des données de surveillance biologique. Selon les auteurs, la correction par la densité spécifique présente plusieurs avantages comparativement à celle par la créatinine, de telle sorte que l’utilisation de ce mode de correction devrait être considérée, sinon privilégiée, dans les études futures visant la proposition de valeurs de référence pour la surveillance biologique de l’exposition professionnelle.

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