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Effets chroniques des pesticides sur le système nerveux central : état des connaissances épidémiologiques.
Article
Publié dans : Revue d'épidémiologie et de santé publique, vol. 60, n° 5, octobre 2012, pp. 389-400, ill., bibliogr.
Au vu des propriétés neurotoxiques de certains pesticides, observées expérimentalement ou lors de manifestations cliniques, de nombreuses études épidémiologiques se sont penchées sur les effets neurologiques en lien avec une exposition aiguë ou chronique à de telles substances. Cet article propose une revue de la littérature épidémiologique sur les troubles cognitifs, les maladies neurodégénératives (maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer et sclérose latérale amyotrophique), et les troubles psychiatriques (troubles de l’humeur, anxiété, dépression et suicide). L’exposition aux pesticides a été beaucoup étudiée en lien avec la maladie de Parkinson, plus particulièrement l’exposition aux insecticides et aux herbicides, qui se sont révélés être des facteurs de risque de la maladie. Pour la maladie d’Alzheimer et la sclérose latérale amyotrophique, les arguments en faveur d’un tel lien sont moins nombreux, mais sont relativement cohérents. Les troubles cognitifs et psychiatriques ont été très souvent observés dans le contexte d’une exposition aux insecticides organophosphorés. Les troubles cognitifs ont été retrouvés associés à des expositions aiguës ou chroniques, et les troubles psychiatriques principalement aux intoxications. La plupart des études épidémiologiques restent en partie insuffisantes du fait d’une mesure de l’exposition limitée ou peu fiable. L’existence de susceptibilités génétiques a récemment été observée, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives de recherche pour mieux comprendre la relation entre pesticides et troubles neurologiques.