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Intoxication par le mercure.
Article
Publié dans : Revue de médecine interne, (e-revue), vol. 32, n° 7, juillet 2011, pp. 416-424, ill., bibliogr.
Le mercure est un métal lourd largement répandu dans le monde et dont l’impact sur la santé humaine est préoccupant. Les circonstances d’exposition et la toxicité chez l’homme sont étroitement liées à l’état du mercure dont il existe trois formes chimiques : le mercure élémentaire ou métallique, les dérivés inorganiques du mercure et les dérivés organiques. L’objectif de cet article est de réaliser une mise au point synthétique pour le clinicien sur les bases de la toxicité du mercure élémentaire ou inorganique et ses dérivés organiques. Alors que l’inhalation aiguë de vapeurs de mercure métallique ou inorganique est surtout à l’origine d’atteintes pulmonaires, l’inhalation chronique est quant à elle responsable d’atteintes plutôt neurologiques (encéphalopathie) ou rénales (tubulopathie, glomérulonéphrite). Le méthylmercure a été impliqué dans des intoxications alimentaires de certaines populations avec des atteintes neurologiques et du développement chez les enfants exposés in utero. Le traitement chélateur est indiqué lors d’intoxication symptomatique secondaire à une intoxication aiguë et permet parfois l’amélioration des manifestations liées à une exposition chronique. Aujourd’hui, dans les pays développés, les expositions responsables d’intoxication graves sont rares, mais des mesures restent nécessaires pour réduire la pollution de l’environnement par le mercure et les risques pour la santé des expositions aux faibles doses. Certaines des pathologies liées à l’exposition professionnelle au mercure et ses dérivés peuvent être indemnisées en France. Un travail collaboratif avec un toxicologue est nécessaire pour le diagnostic et le traitement des intoxications par le mercure.