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Intoxication aiguë et chronique au cadmium
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Publié dans : Revue de médecine interne, (e-revue), vol. 31, n° 2, février 2010, pp. 107-115, ill., bibliogr.
Le cadmium est un métal présent à l’état d’impuretés dans divers minerais. Les deux principales sources d’exposition au cadmium de la population générale sont l’alimentation et le tabagisme. Son exploitation industrielle a pris de l’ampleur au début du XXe siècle. Il est utilisé dans des batteries, accumulateurs ou piles électriques alcalines (80 %) et dans des pigments de peintures ou de matières plastiques (10 %), dans les procédés par dépôt électrolytique ou par trempage (cadmiage) sur des métaux ou pour réduire les points de fusion (baguettes de soudure, etc.). Le cadmium est une substance toxique cumulative dont la demi-vie dans l’organisme est d’environ 20 à 40 ans. Il est principalement stocké dans le foie et les reins. L’inhalation de fumées d’oxyde de cadmium est à l’origine de fièvres d’inhalation ou de pneumopathies chimiques. L’intoxication chronique au cadmium provoque principalement une tubulopathie rénale et pourrait être à l’origine d’une ostéomalacie et d’une ostéoporose diffuse. Il est classé comme agent cancérogène certain pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). L’indice biologique d’exposition le plus pertinent est la cadmiurie. Selon certains auteurs, aucun agent chélateur ne peut être encore proposé dans les intoxications humaines au cadmium. En France, certaines pathologies dues à une exposition professionnelle au cadmium peuvent être indemnisées.