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Lien entre caractéristiques professionnelles et douleurs dorsales et cervicales parmi les employés d’un centre hospitalo-universitaire Suisse.
Article
Publié dans : Revue du rhumatisme, vol. 78, n° 3, mai 2011, pp. 273-279, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d’explorer les facteurs de risque de douleurs du rachis en lien avec le personnel et le travail parmi les employés d’un hôpital, et d’examiner l’effet des variables en lien avec le personnel et le travail sur les conséquences des douleurs du rachis, telles que les consultations chez le médecin ou les congés maladie. Une enquête par courrier a été menée auprès d’un échantillon de 2 700 employés tirés au sort et stratifiés sur les catégories professionnelles (personnel administratif, infirmières, aides-soignantes, médecins, employés à la logistique et autres pluriprofessionels de santé). Le questionnaire évaluait les douleurs vertébrales auto rapportées, les conséquences de la douleur et les caractéristiques du travail effectué. Le taux de réponse a été de 48,1 % (1298/2700). La prévalence annuelle des rachialgies était de 67,3 %, la plus élevée parmi les infirmières (75,6 %) et la plus faible parmi les employés à la logistique (54,9 %). Les caractéristiques du poste de travail associées aux rachialgies incluaient : travailler fréquemment à un poste de travail mal adapté (odds ratio (OR) 1,90 ; intervalle de confiance à 95 % 1,24–2,93) et devoir rester longtemps dans la même position (OR 1,71 ; IC 95 % 1,25–2,34). Aucune corrélation significative n’a été observée avec les actions de soulever, manipuler des patients, manipuler du matériel ou travailler en équipe de nuit. Les arrêts de travail dus au mal de dos étaient significativement associés à la durée de l’épisode douloureux (OR 4,08 pour plus de trois mois comparé à moins de dix jours) et avec la catégorie professionnelle (OR 2,58 pour les aides-soignantes par rapport aux infirmières). En conclusion, dans cette population d’employés hospitaliers, être infirmière, travailler à un poste estimé mal adapté, et devoir fréquemment maintenir longtemps certaines positions, étaient corrélés de façon indépendante aux rachialgies. Les aides-soignantes présentaient un risque plus élevé d’absentéisme.