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Isolement, parcellisation du travail et qualité des soins en gériatrie.
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Publié dans : Activités, (e-revue), vol. 8, n° 1, avril 2011, pp. 77-103, ill., bibliogr.
L’organisation du travail et l’espace déterminent fortement la manière dont les soignants peuvent réaliser leur tâche. Leur cœur de métier en gériatrie est de prodiguer des soins de base, techniques et relationnels à des résidents souvent très dépendants. Les expériences pilotes d’ergonomie participative présentées ont eu pour objectif la compréhension des déterminants des écarts entre travail prescrit et travail réel pour proposer des améliorations cohérentes pour tous. Les observations de 40 journées complètes de travail d’aides soignants (AS ; n = 26) et d’infirmiers (IDE ; n = 14) ont été menées par des ergonomes et des soignants en formation-action. On constate que les soignants ne peuvent rester auprès des résidents que de courts épisodes (AS moyenne 44 % du temps en 68 séjours et IDE 22 % en 51 séjours). Le peu de temps passé dans le poste de soins pour les AS (5,9 % versus 41,5 % pour les IDE) objective les faibles possibilités d’échanges AS /IDE (en moyenne les AS ont parlé 1,8 % de leur temps de travail avec une IDE), alors que ce sont les AS qui dialoguent le plus avec les résidents. Les constats des AS paraissent peu utilisés pour reconsidérer régulièrement le projet de vie de chaque résident. Les soignants peuvent rarement partager leur charge émotionnelle avec leurs collègues. Le risque de se retrouver dans une situation d’isolement et d’épuisement professionnel est majeur. Cette méthode permet de proposer, en groupe pluridisciplinaire, des améliorations des conditions de travail, de la coopération des personnels et de la prise en charge des résidents. Cet article est disponible en version pdf sur le site www.activites.org.