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Tolérance physique au port de l’appareil respiratoire isolant chez les sapeurs-pompiers.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 71, n° 5, octobre 2010, pp. 790-797, ill., bibliogr.
La mission des sapeurs-pompiers concernant la lutte contre les incendies présente de nombreux risques, rendant indispensable le port d'équipements de protection individuelle (EPI) tels que l'appareil respiratoire isolant ou la tenue d’incendie. Ces équipements engendrent de nouvelles contraintes qui s'ajoutent à celles de l'intervention. L'objectif de cette étude était d'analyser les variations des paramètres physiologiques entraînées par le port des EPI en ambiance thermique chaude, afin d'élaborer une conduite à tenir pour la surveillance médicale des sapeurs-pompiers en intervention sur des incendies. Une étude a été effectuée sur les 555 stages d'entraînements des sapeurs-pompiers au port de l’appareil respiratoire isolant (ARI) effectués entre janvier et juin 2006 au Cepari 06 (Centre d’entraînement au port de l’ARI des Alpes-Maritimes). Les mesures ont été effectuées avant et immédiatement après les exercices, puis après un temps de récupération de dix minutes. L'échantillon était composé de 90,8 % d’hommes et de 9,2 % de femmes. L'âge moyen était de 27,6 ans. On a fait passer 266 personnes pour le niveau ARI1 (initiation au port de l'ARI à circuit ouvert), 230 pour le niveau ARI2 (perfectionnement et apprentissage du travail en équipe) et 59 personnes pour le GIR (apprentissage et entraînement au travail avec des ARI en circuit fermé). Le taux de validation sur l’ensemble des stages était de 88,5 %, mais les causes des échecs étaient très différentes selon le niveau. L'analyse descriptive des paramètres physiologiques a montré que la fréquence cardiaque, la température corporelle, la sensation de fatigue ainsi que la déshydratation augmentaient fortement après les exercices. On a également constaté que l’amplitude des variations observées augmentait avec la difficulté des stages pour la plupart des paramètres. Il n'existe pas de corrélation forte entre les différents paramètres mesurés. Dans cette étude, les résultats ont confirmé que le travail en ambiance chaude avec port d'EPI engendrait d’importantes variations au niveau de certains paramètres physiologiques. Les mesures réalisées, associées aux données de la littérature, ont permis d’élaborer une "conduite à tenir" pour la surveillance des sapeurs-pompiers en intervention sur des feux urbains.