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Les "gestuelles" à l’épreuve de l’organisation du travail : du contexte de l’industrie automobile à celui du génie civil.
Article
Publié dans : Travail humain, vol. 73, n° 2, avril 2010, pp. 163-192, ill., bibliogr.
L’article propose une étude sur l’intérêt d’analyser l’élaboration des gestes de travail appris sur le tas pour interroger l’organisation du travail. Il s’agit de montrer, dans un contexte social tendant à dénigrer le rôle du travail manuel, que l’organisation des gestes est complexe car elle résulte d’une élaboration au fil des parcours de vie et des itinéraires professionnels, est structurée par des savoirs propres aux gestes et est mise en œuvre dans des contextes de travail qui l’orientent. L’auteur montre l’élaboration des gestes dans trois contextes de travail différents du point de vue des marges de manœuvre pour les gestes. Les résultats confirment que la combinaison d’une demande forte (charge de travail) et d’une latitude faible (procédures très contraintes) restreint l’élaboration des gestes et pénalise ainsi la santé des opérateurs. Elle insiste sur l’idée que les marges de manœuvre, pour le travail comme pour l’apprentissage, constituent un enjeu de conception : il s’agit non de les tolérer, mais de les favoriser, voire les construire.