Utilisation du test MOS SF-36 pour l'évaluation de la santé perçue d'une population de 4 476 salariés de la région Nord-Pas-de-Calais. Etude réalisée en 2007-2008.


Article

LAURENT P. | PINTE S. | GERARD-GUERY S. | WEHRLY S. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 70, n° 5, octobre 2009, pp. 525-538, ill., bibliogr.

Au travers d'une étude sur l'évaluation de la santé perçue d'une population au travail de la région Nord-Pas-de-Calais, l'objectif de cette étude était de valider l'utilisation du questionnaire MOS SF-36 (Medical outcome study short-form 36 item health survey) pour des enquêtes en milieu de travail. Ce questionnaire a été proposé à 4 476 salariés de la région Nord-Pas-de-Calais suivis par des services médicaux "autonomes", entre le 1er septembre 2007 et le 31 mars 2008 au cours de la visite médicale périodique. Il comporte 36 questions permettant d'évaluer, sous forme de scores de 0 à 100, huit dimensions de la santé perçue. Deux scores résumés étaient également établis, l'un correspondant à la santé physique (PCS), l'autre à la santé mentale (MCS). Les données ont été analysées par dimension, des modèles multivariés logistique et linéaire ont été construits afin d'évaluer les déterminismes de la santé physique et mentale à partir des variables personnelles et professionnelles renseignées par le questionnaire d'étude. Les résultats ont montré que la santé physique dépend de facteurs personnels comme l'avancée en âge ou l'obésité et de facteurs professionnels tels que le fait de travailler en horaires postés et dans le secteur production. Les métiers "physiques" (ouvrier ou agent de maintenance) constituent également des facteurs de risque. De plus, la présence de troubles anxiodépressifs accentue ce risque. Concernant la santé mentale, les femmes se montrent plus "à risque", de même que les sujets présentant des difficultés physiques. De plus, travailler dans le secteur commercial ou industriel sous contrainte de temps et le travail en horaire posté constituent des facteurs de risque de mauvaise santé mentale, alors que travailler en horaire de nuit fixe semble bien toléré. Ces données apparaissent cohérentes avec celles trouvées dans la littérature nationale et/ou internationale. On constate que ce questionnaire est largement utilisé de par le monde en évaluation de la santé au travail, mais l'est peu en France, où les chercheurs emploient souvent des questionnaires construits spécifiquement pour leurs travaux.

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