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Evaluation des connaissances, attitudes et pratiques sur les accidents d'exposition au sang en milieu de soins au Maroc.
Article
Publié dans : Médecine et maladies infectieuses, vol. 38, n° 12, décembre 2008, pp. 658-666, ill., bibliogr.
L'objectif était d'évaluer les pratiques et les connaissances sur le risque infectieux, de déterminer la prévalence des infections virales liées aux accidents d'exposition au sang chez le personnel de santé et de proposer une politique de prévention. Cette enquête épidémiologique descriptive, multicentrique et transversale a été menée durant les années 2003 à 2004 dans dix villes marocaines. Sur 2 844 personnes contactées, 2 086 ont répondu au questionnaire (participation 73,3 %). L'âge moyen était de 40,8 ± 7,8 ans et l'ancienneté professionnelle moyenne de 15,6 ± 7,4 ans. Le sang était le produit le plus incriminé (96,1 %) suivi du linge souillé et des déchets hospitaliers. Le matériel cité comme dangereux comprenait les instruments piquants (aiguilles creuses = 80,6 %). Les affections les plus redoutées étaient les hépatites virales (77,5 %) et le VIH (89,3 %). Seuls 40,6 % du personnel étaient correctement vaccinés contre l'hépatite B (sérologie postvaccinale réalisée chez 1,8 % des vaccinés). Durant les 12 mois précédents, 58,9 % des personnes avaient été victimes d'au moins un accident exposant au sang (AES) dont 5,8 % déclarés. Seuls 65,6 % des soignants portaient toujours des gants pour les gestes invasifs, 61,5 % se désinfectaient correctement les mains. Le recapuchonnage des aiguilles était retrouvé dans 51,2 % des cas. Les services de santé au travail en milieu de soins doivent contribuer à l'amélioration des conditions de travail, à la vaccination obligatoire et généralisée contre l'hépatite virale B et à des actions d'information et d'éducation sur les risques liés aux AES.