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Différences entre les hommes et les femmes face au risque routier.
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Publié dans : Revue d'épidémiologie et de santé publique, vol. 52, n° 4, septembre 2004, pp. 357-367, ill., bibliogr.
En 2001, 7 720 personnes ont été tuées dans un accident de la route en France ; 75 % étaient de sexe masculin. Le nombre de blessés a été estimé à 153 945, dont 65 % d'hommes. L'objectif de l'étude est de décrire les différences entre hommes et femmes dans le bilan accidentologique, puis d'en expliquer les principales raisons. Ce bilan est analysé à partir des données nationales des forces de l'ordre pour l'année 2001 et du Registre des victimes d'accidents de la circulation routière dans le département du Rhône sur la période 1996-2001. Le rapport d'incidences hommes/femmes est égal à 3,1 pour la mortalité (IC 95 % : 3,0-3,3), il est de 1,7 pour la morbidité (IC 95 % : 1,7-1,8). Les accidents de deux-roues concernent principalement les hommes et expliquent en partie leur sur-représentation. La létalité et la fréquence des blessures graves chez les survivants sont supérieures chez les hommes pour les principales catégories d'usagers (automobilistes, deux-roues motorisés, cyclistes, piétons), après ajustement sur les circonstances de l'accident et l'âge des victimes. Les hommes sont plus sévèrement blessés pour toutes les régions corporelles et conservent plus souvent des séquelles graves. Ces différences s'expliquent en partie par les types et les quantités de déplacement effectués, mais la plus grande part de l'explication se situe dans les comportements de prise de risque. Des divergences bien ancrées, et relativement invariantes, dans la valeur accordée à la prise de risque sur la route par l'un et l'autre sexe sont sous-jacentes à ces comportements.