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Hybrid work and mental distress : a cross-sectional study of 24,763 office workers in the Norwegian public sector.
(Travail hybride et détresse psychologique : étude transversale auprès de 24 763 employés de bureau du secteur public norvégien).
Article
Est Publié dans : International Archives of Occupational and Environmental Health, vol.98 n°4-5, juillet 2025, pp.399-407, ill., bibliogr.
Cette étude menée auprès de 24 763 employés de bureau du secteur public norvégien explore le lien entre le travail hybride post-pandémie, la détresse mentale, les exigences de disponibilité et l’équilibre vie professionnelle-vie privée. Une enquête nationale est menée, et à partir d’analyses de régressions linéaires et logistiques, les auteurs comparent trois situations : absence de télétravail, accord fixe de télétravail régulier et accord flexible permettant de travailler à domicile « selon les besoins ou envies ». Les résultats montrent que les salariés disposant d’un accord flexible présentent, en moyenne, un risque réduit de détresse mentale, (mesurée par l’échelle HSCL‑5), par rapport à ceux sans télétravail. Toutefois, l’accord flexible est lié à des niveaux plus élevés d’exigences de disponibilité ainsi qu’à des conflits vie professionnelle-vie personnelle, ces facteurs étant eux-mêmes associés à la détresse. De plus, le risque de détresse augmente avec le nombre de jours travaillés à domicile dans le cadre d’un accord flexible. Les accords fixes ne montrent pas d’effet significatif sur la détresse, mais sont associés à des exigences de disponibilité plus faibles et à un caractère plus souvent auto-choisi. Des différences entre sexes apparaissent : les hommes semblent bénéficier davantage en termes de réduction de la détresse, tandis que les femmes rapportent un moindre contrôle sur les accords flexibles. Les auteurs soulignent la complexité de la relation entre flexibilité, autonomie, bien-être et contraintes organisationnelles, évoquant le « paradoxe de la flexibilité » : celle-ci peut apporter des bénéfices mais aussi générer de nouvelles pressions. Les auteurs recommandent une gestion prudente des politiques de télétravail, veillant à limiter les exigences de disponibilité hors horaires et à préserver l’équilibre vie privée‑vie professionnelle, pour soutenir la santé mentale des travailleurs.
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