Evaluation de l’exposition au champ magnétique statique des manipulateurs en électroradiologie médicale d’un centre de recherche travaillant à proximité d’IRM 3T et 7T à l’aide d’un dispositif portable.


Article

GIMBERT M. | DOYEN M. | WEBER N. | DELMAS A. | ET COLL.

Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.84 n°3, juin 2023, 12 p., ill., bibliogr.

Un appareil d’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) émet de façon permanente un Champ Magnétique Statique (CMS), B0. La Directive Européenne 2013/35/UE, retranscrite dans le droit français avec le décret du 3 aout 2016 restreint l’exposition des salariés au CMS à 2 T. Elle permet cependant aux salariés formés qui travaillent à proximité d’une IRM de dépasser ce seuil. Un salarié qui se déplace dans un CMS génère un gradient de champ magnétique, dB/dt. L’International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP) recommande de ne pas atteindre une exposition à dB/dt > 2,7 T.s−1 ou ΔB/3 sec > 2 T afin d’éviter la survenue de symptômes transitoires tels que des vertiges. Entre 2016 et 2020, 5 manipulateurs en électroradiologie médicale (MERM) travaillant à proximité d’IRM 3 T et 7 T au sein du département de neuro-imagerie d’un centre de recherche ont porté un dispositif portable de mesure de l’exposition au CMS développé à Nancy. Les enregistrements ont été analysés afin de quantifier le nombre d’évènements correspondant à une exposition à B0 > 2 T, ainsi que le nombre de dB/dt > 2,7 T.s−1 et de ΔB/3 sec > 2 T. Le temps moyen passé par chaque MERM parmi les 5 catégories d’exposition suivantes a également été évalué : [0,1T–0,5T[ ; [0,5T–1T[ ; [1T-1,5T[ ; [1,5T–2T[ ; > 2 T. Au total, 966 journées de port de l’exposimètre ont été évaluées correspondant à 4839,8 heures d’enregistrement dont environ 231 heures où l’exposition était supérieure à 0,1 T. 111 évènements où l’exposition à B0 était supérieure à 2 T ont été identifiés. Un MERM a totalisé 80 évènements et a obtenu le B0 le plus élevé de 2,67 T. Seul un évènement était précédé d’un dB/dt > 2,7 T.s−1. 14 évènements étaient suivis d’un ΔB/3 sec > 2 T. En conclusion, ce dispositif pourrait aider les salariés qui travaillent à proximité d’IRM à contrôler leurs mouvements pour respecter les limites d’exposition recommandées par la Directive Européenne et ne pas expérimenter de symptômes au cours de leur travail.

Autres articles du numéro «Archives des maladies professionnelles et de l'environnement»

Consulter en ligne

Suggestions

Du même auteur

Décret n° 2016-1074 relatif à la protection des travailleurs contre les risques ...

Article | DELMAS A. | 2017

Sorti le 3 août 2016 et applicable au premier janvier 2017, le décret 2016–1074 établit des règles et recommandations à suivre pour protéger les travailleurs face aux risques dus aux champs électromagnétiques. Transposant la direc...

Recommandations pour l'analyse des fibres minérales dans les échantillons biolog...

Article | DE VUYST P. | 2000

Depuis l'arrêté du 1er juillet 1999 du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (publié au JO du 2 juillet 1999), la numération des corps asbestosiques en microscopie optique dans les échantillons biologiques suivants a été ajout...

Exposition professionnelle au béryllium dans les entreprises françaises. Évaluat...

Article | VINCENT R. | 2010

Une campagne d'évaluation de l'exposition professionnelle au béryllium (Be) a été menée en France de fin 2004 à fin 2006. Des mesures d'exposition par prélèvement et analyse de l'air des lieux de travail ainsi que des mesures de c...

Chargement des enrichissements...