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Impact d’un stress thermique représentatif des milieux de travail sur l’absorption pulmonaire et la toxicocinétique de trois solvants organiques.
Etude et rapport | R-1105
Edition : Montréal (Canada), Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), février 2021, 62 p., ill., bibliogr.
Dans cette étude, l’influence de la température sur différents paramètres physiologiques et sur la cinétique de trois solvants industriels volatils (toluène, acétone et dichlorométhane) a été évaluée chez des volontaires masculins exposés en salle d’inhalation à différentes températures, avec ou sans solvant. Dans un premier temps, les températures corporelles (TEMP) et plus d’une vingtaine de paramètres cardiopulmonaires (CARDP) ont été mesurés chez des sujets lors de séances d’exposition à 21, 25 et 30 °C du thermomètre du globe à boule humide (WBGT), pendant quatre heures. Lors de la deuxième étape, des duplicatas de ces séances d’exposition ont été effectués en présence de chacun des solvants. Les sujets étaient exposés conjointement à la chaleur et à des concentrations de solvants égales aux valeurs d’exposition moyenne pondérée (VEMP) en vigueur au Québec. Des échantillons d’air alvéolaire, de sang et d’urine ont été prélevés pour déterminer les concentrations de solvants ou de leurs métabolites. Le modèle TCBP (toxicocinétique à base physiologique) développé par les auteurs prédit bien les concentrations moyennes expérimentales mesurées dans les différentes matrices biologiques. Selon ce modèle, une exposition de 8 h à la VEMP à 30 °C WBGT pour le toluène, le dichlorométhane et l’acétone entraînerait des augmentations des concentrations sanguines entre 20 et 28 % comparativement à une exposition à 21 °C WBGT. Dans l’urine, une faible augmentation de l’excrétion de l’o-crésol est attendue, ainsi qu’une augmentation de l’acétone. Cependant, aucune augmentation n’a été observée expérimentalement pour l’acétone urinaire. Ces valeurs demeurent inférieures aux valeurs de référence. Des simulations ont montré que la répartition du travail dans un cycle travail/repos de 75 %, comme recommandé par l’American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH) pour un individu acclimaté et effectuant un travail léger à 31 °C du WBGT, permet de contrer l’effet d’une coexposition à la chaleur et aux COV pour des substances faiblement accumulées dans l’organisme.
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