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Biological monitoring of workers exposed to carcinogens using the buccal micronucleus approach : a systematic review and meta-analysis.
(Surveillance biologique des travailleurs exposés à des cancérogènes avec l’approche des micronoyaux dans les cellules buccales : revue systématique et méta-analyse).
Article
Est Publié dans : Mutation Research. Reviews in Mutation Research, vol.781 juillet-septembre 2019, pp.11-29, ill., bibliogr.
Les micronoyaux (MN - fragments d’ADN extra-nucléaires) dans les cellules buccales ont été proposés comme biomarqueurs pour suivre des travailleurs exposés à des cancérogènes aéro-digestifs pour la détection précoce de cancers professionnels. Pour évaluer cette approche non-invasive, le but était de comprendre de quel ordre de grandeur était l’augmentation des fréquences des MN dans les cellules buccales chez des populations professionnellement exposées en comparaison avec des populations non-exposées dans les études publiées dans la littérature scientifique et quelles étaient les expositions professionnelles pour lesquelles des rapports de fréquences entre population exposée et non-exposée par études publiées regroupées par leur exposition étaient les plus pertinents. Une revue de littérature systématique a été réalisée et les rapports de fréquences de MN dans des cellules buccales entre population exposée et non-exposée ont été calculées pour chaque étude. Des techniques méta-analytiques ont été utilisées pour obtenir des intervalles de confiance sur ces rapports log-transformés. Des rapports synthétiques et la proportion de variance expliquée ont été calculés pour chaque catégorie d’exposition avec un modèle à effets aléatoires Gaussien. La méta-analyse de la littérature scientifique (n = 96 études) a montré une très grande hétérogénéité à l’intérieur de chaque catégorie (I2 > 90 %), excepté quand celles-ci correspondaient à une substance cancérogène unique (par exemple silice cristalline, formaldéhyde) ou quand des tâches similaires étaient considérées (application de médicaments antinéoplasiques, pompes à essences, etc.). Les plus grands rapports résumés ont été obtenus pour la silice cristalline et pour les coiffeurs. La variabilité inter-études non expliquée peut être expliquée par l’exposition à des mélanges de cancérogènes avec des mécanismes inconnus. Si ces derniers avaient pu être mesurés, une partie de cette hétérogénéité aurait peut-être pu être expliquée. Des évaluations plus approfondies de l’exposition sont nécessaires pour pouvoir comprendre la relation entre expositions professionnelles et la réponse en terme de fréquence de MN dans les cellules buccales. Cependant cette analyse montre que les MN dans les cellules buccales constituent un biomarqueur prometteur pour le suivi de travailleurs exposés à des substances génotoxiques.
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