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Evaluation des bénéfices potentiels d'un nouveau mode d'action pour les pompiers de Paris, l'attaque d'atténuation, à partir d'une évaluation quantitative des risques.
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Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.81 n°2, avril 2020, pp.101-111, ill., bibliogr.
Dans le cadre de leur activité professionnelle, les sapeurs-pompiers sont exposés à de nombreux polluants, avec des conséquences sanitaires significatives, comme le montrent les études épidémiologiques. L’objectif de ce travail était d’évaluer quantitativement l’impact sanitaire de l’exposition aux fumées pour les sapeurs-pompiers de Paris et d’estimer les bénéfices potentiels d’un nouveau mode d’action permettant de modifier l’exposition, l’attaque d’atténuation. La liste des polluants présents dans les fumées a été établi, et les concentrations sur feux en France de 4 polluants majeurs ont été estimées. Puis la durée d’exposition vie entière sans appareil respiratoire isolant dans un centre de secours parisien type a été déterminée. Sur la base d’études récentes, l’impact des attaques d’atténuation sur ces expositions a été estimé. Enfin, l’approche d’évaluation quantitative des risques sanitaires (EQRS) a été utilisée pour quantifier les risques associés à l’exposition aux fumées des sapeurs-pompiers de Paris, avec et sans attaques d’atténuation. Les résultats de l’étude montrent que l’EQRS prédit un excès de risque de cancer individuel moyen de 3,7/100 000, se traduisant par un total de 0,18 cas de cancer en excès attendus chez l’ensemble des 4 786 sapeurs-pompiers de Paris exposés aux fumées d’incendie. Pour les effets toxiques non cancérigènes, le quotient de danger calculé est largement supérieur à 1 pour plusieurs polluants. L’attaque d’atténuation, qui conduit à une diminution des concentrations, permet de réduire le nombre de cancers en excès attendus et les quotients de danger d’environ un tiers, sans pour autant permettre de faire passer les quotients de danger en dessous de 1. En conclusion, des préconisations pour diminuer les risques sanitaires liés à l’exposition aux fumées d’incendie sont nécessaires. Ces préconisations doivent être facilement applicables et les plus simples possibles. De nouveaux modes d’extinction, tels que l’attaque d’atténuation pourraient s’avérer une piste intéressante.
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