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Evaluation de l'exposition des paysagistes à la silice : étude descriptive auprès des entreprises du secteur du paysage d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan.
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Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.80 n°6, décembre 2019, pp.477-488, ill., bibliogr.
Les paysagistes sont aujourd’hui amenés à réaliser des chantiers de création comprenant de la découpe de pierres. Le but de cette étude était d’évaluer l’exposition des paysagistes à la silice, afin de pouvoir proposer des conseils de prévention et une surveillance médicale adaptés aux risques, dont la silicose. Une étude des pratiques des entreprises du paysage d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan a été menée à partir d’un questionnaire adressé à toutes les entreprises affiliées à la MSA des Portes de Bretagne. Cette étude a été accompagnée d’études de poste et de métrologies. Les résultats de l’étude montrent que 72 % des entreprises exécutent des chantiers de création et 94 % de ces entreprises ont recours à de la pierre comme matériau, majoritairement de la pierre naturelle. Employée par 75 % des entreprises, la pierre reconstituée n’est utilisée qu’en faible proportion. 94 % des entreprises mettent à disposition de leurs salariés des masques respiratoires mais seulement 22 % fournissent des masques FFP3. La découpe à l’humide est proposée par 58 % des entreprises. Les résultats des métrologies sont très variables, notamment selon le type et l’épaisseur des pierres, l’outil utilisé et les conditions météorologiques. Les études de poste et les métrologies révèlent que les paysagistes peuvent être exposés au quartz à des taux parfois supérieurs à la VLEP ou pouvant rapidement l’atteindre. En conclusion, l’exposition des paysagistes à la silice nécessite la mise en place de conseils de prévention pour ces entreprises et leurs salariés peu sensibilisés à ce risque. Les pistes à privilégier sont les systèmes de découpe à l’humide, l’orientation du paysagiste lors de la découpe en fonction des conditions météorologiques (notamment le sens du vent) et le port du masque respiratoire adapté. Le suivi de l’exposition individuelle de chaque paysagiste permettrait de cibler les examens complémentaires adaptés ainsi que leur fréquence.
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