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Impact économique du VIH-SIDA dans un établissement hôtelier d'Abidjan, à partir de 37 cas colligés.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 7-8, décembre 2003, pp. 515-518, ill., bibliogr.
En Afrique, l'épidémie du VIH-SIDA s'impose de plus en plus aux gouvernements et aux opérateurs économiques comme le principal défi lancé au développement des affaires. Moteur économique de l'Afrique de l'Ouest, la Côte-d'Ivoire est aujourd'hui le pays le plus touché de cette région avec une prévalence de l'ordre de 12 %. Afin d'évaluer les conséquences économiques de cette infection dans les entreprises installées dans ce pays, une étude transversale a été conduite dans un établissement hôtelier d'Abidjan, pendant les années 2000 et 2001. L'étude incluait l'ensemble des salariés porteurs du VIH ou décédés du SIDA durant cette période. La base documentaire exploitée comprenait les rapports médicaux d'hospitalisation, les dossiers médicaux et administratifs des patients, et les pièces comptables reliées aux dépenses de santé et aux frais funéraires entraînés par le VIH-SIDA. L'analyse a permis de colliger 37 cas cumulés d'infections et de décès par le VIH-SIDA, la prévalence étant de 5%. Les coûts directs en CFA étaient de 69 275 473, dont 29 903 594 en frais de santé, 26 860 625 affectés aux décès et 12 511 254 de dépenses pour absences temporaires dues au VIH-SIDA. Les coûts de la prévention, estimés à 215 965 francs, étaient les seuls coûts indirects objectivement accessibles. Les dépenses de santé au profit des 37 victimes (5 % des salariés) représentaient 15 % de l'enveloppe budgétaire consacrée à ce chapitre par l'employeur. Cependant, aucun des patients n'était bénéficiaire de trithérapie. Les coûts de prévention VIH-SIDA ne constituaient que 0,72 % des sommes consacrées aux soins. Le coût du VIH-SIDA pour la période était équivalent au salaire annuel de 27 employés de l'établissement, soulignant ainsi le niveau d'impact de cette pandémie sur l'économie des entreprises.