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Sous-déclaration des cancers bronchiques professionnels. A propos d'une expérience pilote au CHU de Grenoble de 1996 à 1998.
Article
Publié dans : Revue des maladies respiratoires, vol. 19, n° 3, cahier 1, avril 2002, pp. 190-195, ill., bibliogr.
La sous-déclaration des cancers bronchiques professionnels est due à un repérage insuffisant des expositions professionnelles et à des démarches médico-légales incomplètes. Un questionnaire standardisé a été posé par un médecin du travail du service de pathologie professionnelle à tout nouveau patient porteur d'un cancer broncho-pulmonaire (CBP) suivi au CHU de Grenoble entre octobre 1996 et décembre 1998. Après détermination de l'imputabilité positive des expositions cancérogènes professionnelles, a été proposée une déclaration en maladie professionnelle (MP). Le devenir médico-légal des cas déclarés a été obtenu fin 2000 auprès des CPAM correspondantes. Les résultats ont mis en évidence les faits suivants : parmi les agents cancérogènes prédominait l'amiante, devant la silice cristalline, les émissions diesel, les métaux, les peintures et les rayonnements ionisants. Sur les 350 sujets porteurs d'un CBP, 20 % pouvaient bénéficier d'une déclaration de MP alors que seulement 2 % auraient été déclarés classiquement. Les CPAM ont reconnu 77 % des 39 demandes de reconnaissance de MP reçues, portant ainsi à 12 % le nombre de CBP d'origine professionnelle dans ce groupe. En conclusion, les auteurs soulignent la nécessité d'informer et former les praticiens sur les risques environnementaux se surajoutant à celui du tabagisme, sur l'évaluation de l'exposition des salariés aux agents cancérogènes pour permettre d'accorder les avantages médico-sociaux aux victimes.