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Reconnaissance et réparation de la pathologie asbestosique professionnelle.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 61, n° 8, décembre 2000, pp. 545-550, ill., bibliogr.
La pathologie asbestosique est encore insuffisamment reconnue et réparée. Le progrès des connaissances concernant la sémiologie, l'épidémiologie et l'évolution des maladies liées à l'amiante oblige à réviser la formulation de certains critères des tableaux no 30 du régime général de la Sécurité sociale (RG) et no 47 du régime agricole (RA) devenus inadéquats ou ambigus, et à faire évoluer les pratiques en matière d'indemnisation. Ainsi, le recours plus systématique au scanner thoracique pour la reconnaissance de ces affections permet de mieux définir la fibrose pulmonaire (ou asbestose), et la fibrose pleurale sous ses deux aspects strictement pariétaux (plaques pleurales, pouvant être parfois unilatérales) ou à la fois pariétal et viscéral. Les données acquises quant aux relations dose-effet et temps-effet incitent à n'exiger une durée minimum d'exposition que pour l'asbestose et la fibrose pleurale viscérale, et à proposer un délai de prise en charge de 40 ans pour toutes les affections des tableaux no 30 du RG et no 47 du RA. La reconnaissance de plaques pleurales ou d'un mésothéliome devrait être acquise quelles que soient la durée ou l'ancienneté d'exposition, dès lors que celle-ci est confirmée ; la fibrose du poumon ou de la plèvre viscérale justifient en revanche une évaluation plus rigoureuse du niveau d'exposition. Enfin l'attribution d'un taux d'incapacité permanente partielle (IPP) inférieur à 5 % ne devrait plus avoir cours, même en cas de plaques pleurales isolées avec fonction pulmonaire normale.