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Cancers des voies respiratoires attribuables aux expositions professionnelles : quels coûts pour la société française ?
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Publié dans : Santé publique, vol. 29, n° 4, juillet-août 2017, pp. 509-524, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d’estimer le coût social des cancers respiratoires attribuables à des facteurs de risque professionnels en France en 2010. Le nombre de cas de cancers respiratoires imputables aux facteurs de risque professionnel identifiés par la méthode des fractions attribuables a été estimé. Ont également été estimés les coûts directs (coûts des séjours hospitaliers, médicaments, soins ambulatoires) et indirects (pertes de production) liés à la morbidité (absentéisme et présentéisme) et à la mortalité (années de production perdues). Les pertes de production dans les sphères marchande (activité de travail rémunérée) et non marchande (activité domestique non rémunérée) ont été prises en compte. Les résultats ont montré que le coût social des cancers respiratoires (poumon, larynx, naso-sinusiens, mésothéliomes de la plèvre) imputables à une exposition à l’amiante, au chrome, à la fumée d’échappement des moteurs diesel, aux hydrocarbures aromatiques polycycliques, à la profession de peintre (cancérogène non identifié), à la silice cristalline, aux poussières de bois et de cuir en France pour l’année 2010 est estimé entre 960 et 1 866 millions d’euros. Le coût du cancer du poumon représente entre 804 et 1 617 millions d’euros. Les trois expositions professionnelles dont l’impact est le plus important sont l’amiante, les fumées d’échappement des moteurs diesel et la silice cristalline. En conclusion, cette évaluation produit une estimation conservatrice du fardeau sanitaire et économique des cancers respiratoires attribuables à des facteurs de risque professionnels pour la société.