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Sclérodermie systémique et difficultés professionnelles : résultats d’une enquête prospective.
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Publié dans : Revue de médecine interne, vol. 38, n° 11, novembre 2017, pp. 718-724, ill., bibliogr.
La sclérodermie systémique (ScS) concerne 9 000 à 14 000 personnes en France. Le travail est souvent affecté. Cette étude vise à évaluer la fréquence des difficultés professionnelles (DP) des patients sclérodermiques, identifier ces DP, les symptômes en cause et les solutions exploitées. Un hétéroquestionnaire a été proposé aux patients sclérodermiques du CHRU de Lille. Les données étaient recoupées avec la base de données cliniques de l’observatoire national des patients atteints de sclérodermie. 104 questionnaires, dont 84 % de femmes, ont été exploités. Parmi les patients, 62,5 % avaient rencontré des DP en relation avec la ScS. Au total, 55 % rapportaient des symptômes aggravés au travail, 41 % une diminution d’efficacité et 19 % une perte d’emploi. Les symptômes responsables de leurs DP étaient principalement l’asthénie, le syndrome de Raynaud, les arthromyalgies et les ulcérations digitales. Seuls 40 % des patients en difficulté initiaient des démarches auprès de la maison départementale des personnes handicapées et 45 % en informaient leur médecin du travail (MT). L’absence d’information du MT était liée à une méconnaissance des aides possibles dans 45 % des cas ; 57 % des patients n’avaient pas trouvé de solution ; 41 % d’entre eux ont perdu leur emploi et 31 % des patients de la cohorte ont connu une baisse de revenu. En conclusion, l’impact de la ScS sur le travail est important. Les dispositifs d’aide au maintien en emploi sont sous-exploités du fait d’une méconnaissance des démarches à effectuer et du rôle du MT. La prise en compte des symptômes responsables de DP doit être améliorée pour participer à ce maintien en emploi.