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Ergonomie et architecture : contribution des ergonomes à la conception des espaces de vie et de travail.
Livre | 16-794-A-50
Edition : Elsevier Masson (62 rue Camille Desmoulilns, 92130 Issy-les-Moulineaux), 2014, 8 p., ill., bibliogr.
Les espaces de vie et de travail conçus ouvrent et ferment des pans entiers de possibilité à l'activité future des utilisateurs. Ces choix constituent tantôt des ressources essentielles ou au contraire des contraintes fortes ayant des conséquences importantes sur ces utilisateurs en termes d'efficacité, de fiabilité, de santé, de conditions de vie ou de travail, de qualité de service. Quand il est question de conception d'espace, un acteur-clé apparaît : l'architecte. Notre développement ne vise pas à reléguer son travail au second plan, mais à envisager la conception architecturale comme un processus social complexe comportant de nombreuses formes d'interactions entre acteurs aux logiques différentes. Cet article a pour objectif de clarifier en quoi, comment, avec quelles limites et au vu de quels enjeux les ergonomes apporteraient une contribution dans les projets architecturaux. Ces professionnels ne se contentent plus d'apporter des préconisations techniques issues des analyses du travail, ils apportent leurs conseils à la fois sur la conduite de projet et sur son contenu dès les phases précoces d'intention jusqu'aux phases de démarrage et prise en main des nouvelles installations. Que ce soit pour une mission d'accompagnement à l'élaboration de schémas directeurs ou de programme architectural, d'aide à la validation de plans, d'aide au démarrage des nouvelles installations, etc., plusieurs enjeux pour un responsable de projet peuvent être pointés. Le premier est d'éviter des écueils fréquemment rencontrés dans la conduite de projets architecturaux : absence d'un collectif de maîtrise d'ouvrage, définition lacunaire des objectifs du projet orientée principalement sur des choix techniques à court terme, association faible des utilisateurs finaux, absence de dialogue entre maîtrise d'ouvrage et maîtrise d'œuvre, etc. Le second est d'éviter que des moyens de travail ne soient mis en place à partir soit de représentations erronées de l'activité humaine, soit tout simplement de représentations fondées sur un existant qu'il n'est pas souhaitable de reproduire au vu des enjeux de non-performance associés. Le récit présenté en fin d'article (conception d'un pôle « cardiologie et pneumologie ») montre que l'intervention ergonomique n'est pas significative de surcoût économique. Au contraire, elle peut influencer la répartition des investissements au plus près des besoins réels d'utilisation future à partir de contraintes économiques définies. Ceci, en faisant en sorte que parmi les déterminants de la conception apparaissent les exigences des situations de vie et de travail des futurs utilisateurs.