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Les difficultés d’un suivi épidémiologique longitudinal dans les services de santé au travail.
Article
Publié dans : Santé publique, vol. 26, n° 1, janvier-février 2014, pp. 33-43, ill., bibliogr.
L’objectif de cette étude est de décrire les difficultés d’un suivi épidémiologique de salariés au sein des services de santé au travail (SST). Elle s’appuie sur deux études transversales du réseau de surveillance des troubles musculosquelettiques (TMS) des Pays de la Loire. Entre 2002 et 2005, 83 médecins du travail ont inclus 3 710 salariés ; ils devaient les revoir entre 2007 et 2009. Parmi les médecins du travail, 13 avaient quitté leur service et 7 avaient changé de secteur géographique au sein du même SST. Sur les 94 médecins supplémentaires contactés, 85 ont accepté de participer au réseau. Le taux de suivi est de 43 % : 1 044 salariés ont été revus par leur médecin initial, tandis que 567 salariés ont été revus par un autre médecin du réseau. Les autres salariés se répartissaient entre 25 % de salariés perdus de vue sans que l’on connaisse leur statut professionnel ; 23 % encore en activité avec un médecin du travail identifié mais non venus en visite médicale durant l’étude de suivi ; 5 % sortis du système de surveillance par la médecine du travail. Seuls 23 salariés ont refusé de participer au suivi et 105 avaient un médecin ayant refusé de participer. Il existe donc d’une part une grande mobilité des médecins du travail qui a ralenti le suivi malgré leur forte mobilisation, et d’autre part un fort pourcentage de salariés perdus de vue après avoir quitté leur emploi. Il faut mettre en place des dispositifs mieux adaptés pour suivre une population de salariés, tels que de nouvelles collaborations avec les médecins généralistes.