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Fit-testing quantitatif des masques de protection respiratoire FFP2 chez les soignants. Rapport de fin d’enquête 2010.
Etude et rapport
Edition : Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux (GERES, Université Paris Diderot Paris 7, UFR de médecine, site Bichat, 16 rue Henri Huchard, 75890 Paris Cedex 18), 2010, 20 p., ill., bibliogr.
Plusieurs formes de masques de protection respiratoire coexistent sur le marché et ne s’adaptent pas de la même manière à tous les types de visages. Si le masque n’est pas étanche, même avec le plus haut niveau de protection existant, l’efficacité de ce dernier contre les aérosols est remise en question. La première enquête du GERES (conjointe avec l’INRS, publiée dans la revue « Documents pour le médecin du travail », n° 119, 2009, TF 182, référencé 72228 dans INRSbiblio) sur les masques de protection respiratoire a montré qu’un quart des soignants ne sont pas protégés avec le modèle de masque disponible dans l’établissement. Pour aller plus loin dans les résultats de la première enquête, le GERES a décidé de tester l’étanchéité des masques de protection respiratoire sur le terrain, c’est-à-dire chez des soignants qui portent régulièrement un masque et ont des physionomies différentes, à l’aide d’un test objectif, quantitatif et éprouvé tel que le fit-test qui permet d’évaluer quel masque est le mieux adapté à quelle morphologie et a un rôle formateur vis-à-vis du bon ajustement des masques de protection respiratoire. Les objectifs étaient d’évaluer l’étanchéité des masques de protection respiratoire FFP2 sur le terrain en mesurant la concentration particulaire à l’intérieur et à l’extérieur du masque ; d’évaluer si dans les établissements de santé, les soignants sont tous protégés avec le seul type de masque de protection respiratoire disponible dans l’établissement, et si non, tester chez ces soignants différents masques de protection respiratoire de formes différentes ; d’évaluer l’impact de la formation à la bonne mise en place du masque sur l’étanchéité de ce dernier. Les 9 masques de protection respiratoire FFP2 les plus répandus sur le marché ont été testés. Ils ont été classés selon leur forme en 3 types : les masques « coquille dure », les masques « bec de canard » et les masques « à plis ». 10 soignants volontaires, dont au moins un homme, ont été recrutés dans chaque établissement. Chacun a testé les trois masques, soit un total de 30 tests dans un établissement. En conclusion, les résultats de cette enquête ont montré qu’un seul masque ne suffit pas à protéger tous les soignants dans un établissement de santé et encore moins si sa forme et/ou sa taille n’est pas adaptée. La formation pratique au port de masques de protection respiratoire est essentielle, mais n’a d’intérêt que si le masque est parfaitement ajustable au visage. Les recommandations françaises doivent donc évoluer pour offrir à tous les soignants un niveau de protection maximal vis-à-vis du risque infectieux respiratoire. Les masques « coquille dure » proposés actuellement dans les établissements de santé n’apportent pas une sécurité suffisante car trop grands et ne devraient pas être utilisés pour les soins avec risque de transmission aérienne ou aéroportée telle que la tuberculose.