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La formation en organisation : mise en perspective des approches psychosociologiques et ergonomiques.
Article
Publié dans : Relations industrielles. Industrial Relations, Canada, vol. 65, n° 3, été 2010, pp. 447-469, ill., bibliogr.
Face aux nouveaux défis que constituent la globalisation, les évolutions technologiques et les évolutions démographiques, la formation revêt aujourd’hui une importance cruciale dans le développement de la ressource humaine en organisation. Ce domaine est actuellement dominé, tant du point de vue scientifique que de celui des pratiques, par deux grands courants : le courant psychosociologique et le courant ergonomique. Si l’apport de l’un comme de l’autre est incontestable, on constate une méconnaissance entre ces deux courants, ainsi que l’absence d’un dialogue et d’une mise en perspective scientifique. Cette contribution propose d’initier cette démarche, à la fois dans l’optique de développer les pratiques des formateurs, mais aussi d’aider les commanditaires de formation à mieux orienter leurs choix grâce à une meilleure compréhension des deux approches. De cette mise en perspective réalisée à partir des travaux historiques comme des recherches les plus récentes, il ressort plusieurs points communs : une volonté de développer de nouveaux modes d’apprentissage, nourris par des recherches scientifiques, et qui rompent avec les approches scolaires ; un lien fort établi entre théorie et action, avec des pratiques qui articulent la pratique et la connaissance, l’intervention sur l’organisation et l’apprentissage individuel ; une vision de l’apprentissage comme résultant de l’action combinée avec la réflexion sur l’action. En contraste avec ces fondements communs, plusieurs points de divergences se prêtant à de fructueux échanges sont identifiés : un ancrage prioritaire sur le groupe pour les approches psychosociologiques, sur le travail pour les approches ergonomiques ; une articulation autour des aspects plutôt fonctionnels et spécifiques du travail pour l’approche ergonomique, plutôt sur les aspects relationnels et transversaux pour l’approche psychosociologique ; quatre points sur lesquels des échanges de techniques seraient profitables ; une controverse sur la question du lien entre travail et formation. En prenant acte de la complémentarité des deux approches, il apparaît utile d’entreprendre un dialogue tant dans une optique de lisibilité des pratiques de formation en organisation que de leur efficacité. Un tel constat invite donc les formateurs à intensifier leurs échanges, et les commanditaires à mobiliser les apports conjoints des deux approches afin de développer au mieux les ressources humaines de leurs organisations.