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Les changements d’organisation du travail dans les entreprises : conséquences sur les accidents du travail des salariés.
Brochure | Numéro 165
Edition : Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé, Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES, 39/43 quai André Citroën, 75902 Paris Cedex 15), 2011, 124 p., ill., bibliogr.
Ce document étudie l’influence des nouvelles formes d’organisation du travail, inspirées du toyotisme sur le risque d’accidents du travail et de troubles musculosquelettiques des salariés. Il innove sur deux aspects par rapport à la littérature sur le sujet : il propose tout d’abord une interprétation conjointe de l’influence de ces nouveaux dispositifs sur le risque d’accidents du travail (ou de troubles musculosquelettiques) et la productivité de l’entreprise, pour évaluer notamment si l’augmentation / la diminution du risque provient ou non d’une hausse / d’une baisse de l’intensité du travail. Pour déterminer le lien entre ces pratiques et les atteintes liées à la santé, il a recours ensuite à un modèle économétrique de données de comptage en panel à effets fixes. Ce travail mobilise quatre sources de données : l’enquête COI, qui est appariée avec les données administratives de la CNAM-TS, des DADS et des données FICUS de l’Insee. Le document montre que l’obtention de la certification qualité ISO 9001 s’accompagne en moyenne d’une diminution des accidents du travail et d’une hausse de la productivité, dans les entreprises de 200 salariés ou plus, mais pas dans les plus petites. Le risque d’accidents du travail augmente, en revanche, en moyenne à la suite de la mise en place de procédures de labellisation (qui supposent le respect de critères précis, notamment de qualité, du produit ou service mis en vente) et à l’entrée dans un réseau (d’enseignes, franchises, etc.), vraisemblablement du fait de changements dans les méthodes et les exigences du travail auxquels les salariés s’adaptent difficilement, et à une augmentation de l’intensité du travail. La mise en place de l’analyse fonctionnelle est, en moyenne, associée à une baisse du risque d’accidents et de la productivité, très probablement parce que ce dispositif améliore la sécurité au prix d’un coût de mise en place qui freine à court terme la productivité. Le document révèle aussi que l’influence des divers dispositifs est variable selon le secteur d’activité qui l’adopte (par exemple, les procédures de juste-à-temps augmentent généralement les risques d’accidents dans les hôtels et restaurants, la traçabilité les augmente dans les activités industrielles, etc.).
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