0 avis
Quels dispositifs d'information pour les travailleurs ayant été exposés professionnellement à l'amiante ?
Article
Publié dans : Revue des maladies respiratoires, vol. 28, n° 8, octobre 2011, pp. 995-999, bibliogr.
L’information des salariés ayant été exposés à l’amiante est la première question à résoudre quand on aborde la question du suivi postexposition ou post-professionnel. Elle constitue la première étape de la démarche, essentielle, car elle doit permettre aux personnes d’être en capacité de décider si elles veulent ou non utiliser le dispositif proposé. Sa difficulté est liée à la notion d’exposition à un cancérogène. Aborder cette question n’est jamais facile et déclenche forcément des réactions émotionnelles qu’il ne faut pas négliger. Aussi, le contenu doit apporter des éléments qui permettent de comprendre de quelles maladies il s’agit, de se situer dans le risque (selon le type d’exposition), de savoir quels sont les bénéfices du dépistage mais aussi ses limites, et d’être averti des conséquences éventuelles du suivi. Le dispositif d’information doit prévoir un temps d’information donnée par un professionnel, au cours d’un entretien d’une durée suffisante pour aborder tous les aspects et permettre un échange en colloque singulier. Il peut être nécessaire de revoir la personne une seconde fois. Cette information peut être organisée, pour les travailleurs à partir de 50 ans, soit dans le cadre des services de santé au travail, soit à l’initiative des organismes de sécurité sociale. L’information des personnes ayant été exposées à l’amiante justifie à elle seule un dispositif de suivi post-professionnel et en représente le premier bénéfice. Sa qualité doit garantir le droit le plus élémentaire du travailleur : décider pour lui-même en toute connaissance de cause. Ce texte est tiré de l'Audition publique d'avril 2010, référencée dans INRSbiblio sous le numéro 00076108, et disponible gratuitement sur le site de la Haute Autorité de Santé (http://www.has-sante.fr).