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Cancérogènes de la vessie : présentation d’un questionnaire de tâches pour le repérage des expositions professionnelles.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 72, n° 3, juin 2011, pp. 231-239, ill., bibliogr.
Les cancers de la vessie sont la deuxième localisation la plus fréquente de cancer d’origine professionnelle, en relation avec une exposition ancienne à certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et amines aromatiques (AA). Toutefois, la mise en évidence d’une telle exposition professionnelle reste difficile. L’objet de ce travail est de proposer un questionnaire avec approche par tâches permettant un repérage des salariés exposés ou ayant été exposés à des agents cancérogènes pour la vessie. A partir des travaux réalisés dans le cadre du colloque « Pour en finir avec le cancer de la vessie d’origine professionnelle » organisé par l’INRS en mars 2007, des situations exposantes ont été sélectionnées à partir des critères de fréquence et d’intensité. Les niveaux des expositions, basés autant que faire se peut sur les données métrologiques, ont été modulés en fonction des périodes concernées et complétés, pour les AA, par la probabilité d’exposition. Quarante-trois questions ont été retenues : cinq concernent des situations de travail exposant potentiellement aux AA cancérogènes, 38 aux HAP. L’utilisation des AA cancérogènes a été notamment rapportée dans le secteur de la plasturgie, l’industrie des colorants, la synthèse de produits phytosanitaires, l’industrie du caoutchouc et le secteur de la recherche et de l’industrie pharmaceutique. Les situations d’exposition aux HAP les plus importantes sont les travaux en cokerie, à certains postes en sidérurgie et à la fabrication d’aluminium, l’entretien et le ramonage des fours et des chaudières, le travail en procédé Söderberg en électrométallurgie et le découpage, ponçage ou usinage de pièces ayant bénéficié d’un traitement anticorrosion. D’autres situations sont présentées. Ce questionnaire constitue un outil d’évaluation rétrospective des expositions professionnelles mais pourrait également être utilisé dans le cadre de la mise en surveillance post exposition et post professionnelle. Il ne peut cependant être considéré comme exhaustif. Il constitue un outil didactique d’aide au repérage des expositions professionnelles susceptibles d’engendrer une lésion maligne de la vessie, et s’adresse notamment aux médecins du travail qui pourront répondre aux interrogations éventuelles des personnes questionnées portant sur leur exposition professionnelle.