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Chronicité de la consommation de médicaments psychotropes dans la main-d’œuvre canadienne : quelle est la contribution de la profession et des conditions de l’organisation du travail ?
Article
Publié dans : Revue d'épidémiologie et de santé publique, vol. 58, n° 2, avril 2010, pp. 89-99, ill., bibliogr.
Cette étude a pour objectif de mieux comprendre le rôle spécifique de la profession et des conditions de l’organisation du travail sur la chronicité de la consommation de médicaments psychotropes chez les travailleurs et travailleuses du Canada. L’étude s’appuie sur une analyse secondaire des données longitudinales de l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) de Statistique Canada qui comprend cinq cycles s’étalant sur une période comprise entre 1994–1995 et 2002–2003. Un panel de 6 585 personnes de 15 à 55 ans en emploi au cycle 1 a été sélectionné. Des modèles multiniveaux de régression ont été estimés sur trois niveaux : les mesures répétées (niveau 1 = 24 785 observations) sont nichées dans les individus (niveau 2 = 6 585 individus) et les individus nichés dans les communautés locales (niveau 3 = 1 413 communautés). Les résultats montrent que la prévalence des épisodes multiples (deux épisodes et plus entre le cycle 1 et le cycle 5) de la consommation de médicaments psychotropes s’établit à 6,7 % (95 %, IC = 6,0–7,4 %). Seules la profession et les heures travaillées montrent une contribution significative. Les variables familiales et individuelles comme le statut marital et les traits de personnalité (centre de contrôle et sentiment de cohésion) ont une contribution significative, ainsi le temps, le genre, l’âge, la santé physique, le nombre de cigarettes et les événements stressants dans l’enfance. En conclusion, le travail a une contribution faible au risque chronique de consommation des médicaments psychotropes, alors que les caractéristiques personnelles ont une contribution beaucoup plus importante sur le phénomène.