Epilepsie et atrophie cérébrale chez une employée de pressing : rôle du perchloréthylène ?


Article

GINJA S. | BENSEFA-COLAS L. | CONSO F.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 68, n° 2, avril 2007, pp. 171-179, ill., bibliogr.

Cet article décrit le cas d'une patiente, âgée de 28 ans, qui présente depuis 2001 des crises d'épilepsie partielle. Sur le plan professionnel, Mme M. est employée de pressing depuis l'âge de 18 ans, polyvalente sur tous les postes : accueil, prédétachage, mise en machine, repassage, restitution du linge. Elle manipule quotidiennement du perchloréthylène et semble avoir été plus particulièrement exposée entre 1998 et 2002. Sur le plan clinique, Mme M. se souvient avoir eu entre 1998 et 2002 des épisodes de céphalées et de vertiges à plusieurs reprises sur le lieu de travail. Sa symptomatologie s'est aggravée en 2001 avec l'apparition d'absences. Le diagnostic d'épilepsie partielle avec aura est alors posé. Les différents tests cliniques et paracliniques montrent des résultats compatibles avec une atteinte neurologique liée aux solvants. Compte tenu du tableau clinique et de l'exposition professionnelle de Mme M., son neurologue traitant soupçonne une origine toxique et adresse cette patiente à la consultation de pathologie professionnelle afin de tenter de répondre à la question suivante : le perchloréthylène peut-il être incriminé dans l'apparition de cette épilepsie tardive et dans l'atrophie cérébrale chez cette patiente qui semble avoir été exposée de façon non négligeable ? En conclusion, la responsabilité de l'intoxication au perchloréthylène sur l'épilepsie de madame M. n'est pas clairement établie. La sémiologie est plausible mais la chronologie est peu évocatrice. D'autre part, la revue de la littérature ne retrouve aucune publication sur l'épilepsie dans le cadre d'expositions professionnelles au perchloréthylène. Au vu de l'ensemble des éléments analysés, on peut donc conclure que l'imputabilité est faible. Aucun élément ne permet d'affirmer de façon formelle ni d'exclure la responsabilité de l'exposition professionnelle dans l'apparition de ces troubles neurologiques.

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