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Les agressions sur les lieux du travail en milieu hospitalier. A propos de 107 cas.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 67, n° 4, septembre 2006, pp. 626-630, ill., bibliogr.
La violence au travail sévit un peu partout dans le monde, tous contextes et toutes catégories professionnelles confondus. Le personnel hospitalier au sein duquel cette étude a été menée en fait partie. Cette étude a pour objectifs d'estimer la fréquence des agressions à l'encontre du personnel hospitalier, de décrire les caractéristiques des agressés et d'analyser les circonstances et les conséquences des agressions. Il s'agit d'une étude rétrospective couvrant une période de 13 ans, portant sur l'ensemble des agressions déclarées par le personnel de deux hôpitaux de Sfax (Tunisie). Parmi le total des accidents de travail déclarés, 107 cas d'agressions sont répertoriés, soit une fréquence de 4,1 %. Les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes, avec des fréquences relatives respectivement de 5,2 % et 4,7 %. L'âge moyen des agressés est de 39,4 ans. Les infirmiers et les ouvriers sont les plus concernés, avec un taux d'agression de 6,4 %. La majorité des agressions est constatée dans les services de psychiatrie (46 %). Les lésions engendrées sont essentiellement à type d'ecchymoses, d'hématomes ou d'écorchures (44,9 % des cas). L'impact psychologique est constaté dans 47,3 % des cas. Les agressions ont provoqué 1 876 journées de travail perdues. Les agressions à l'encontre du personnel hospitalier, comparativement à d'autres études, constituent un phénomène relativement limité dans cette région ; ceci résulterait d'une sous-déclaration. Dans cette série, ainsi que dans la littérature, le personnel des services de psychiatrie semble constituer la première population à risque d'agression et devrait, par conséquent, être en tête de liste des services faisant l'objet d'actions préventives. La sécurité ne pourra être garantie que par une démarche ayant pour objectifs de dénoncer la violence, d'intégrer sa prévention dans l'organisation du travail, d'envisager la mise en place de règles destinées à assurer la sécurité des soignants.