Déroulement des grossesses du personnel d'un établissement hospitalier. Evolution en vingt ans.


Article

FANELLO S. | RIPAULT B. | DRUKER S. | MOISAN S. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 66, n° 3, juin 2005, pp. 244-251, ill., bibliogr.

Le but de cette étude était d'analyser le déroulement des grossesses du personnel hospitalier et comparer les résultats actuels avec ceux d'une enquête effectuée il y a vingt ans dans le même hôpital. 174 sur 181 grossesses ont été suivies durant une année par les médecins du travail du personnel hospitalier. Les données socio-professionnelles, le déroulement de la grossesse, l'accouchement et les suites de couches, l'absentéisme et les conditions de reprise du travail ont fait l'objet d'un questionnement individualisé (56 items). L'âge moyen des femmes enceintes était de 30 ± 4 ans ; une sur deux était primipare, un tiers avait un enfant et une sur cinq plus de deux enfants. L'indice de fécondité était de 1,78. Elles travaillaient majoritairement à plein temps. La moitié d'entre-elles estimaient avoir des contraintes de port de charge ; 20 sur 33, exposées aux rayonnements ionisants, et 6 sur 12 aux antimitotiques, avaient bénéficié d'une éviction. 43 % avaient obtenu « une heure en moins » à partir du troisième mois de grossesse, 16 % des travailleuses de nuit étaient passées de jour et 30 % avaient bénéficié d'une réduction du port de charge. 70 % étaient suivies par leur médecin traitant. Un tiers avaient pris plus de 12 kilos et 44 % avaient présenté un problème médical durant leur grossesse. On relevait 3,4 % d'accouchements prématurés, 5,7 % d'hypotrophie, 6,8 % de macrosomie et 15,3 % de complications maternelles (hémorragies ou infections). Si les pathologies au décours de la grossesse ont peu évolué en vingt ans, en revanche on notait une nette réduction du taux de prématurité (3,4 % contre 11,6 %) ; ce taux ainsi que celui de l'hypotrophie étaient désormais comparables à ceux de la population générale. Cette amélioration des données pédiatriques s'était cependant accompagnée d'une nette inflation de l'absentéisme, qui passait de 21,4 semaines en 1982 à 26,8 semaines en 2002. Les aménagements des postes de travail sont restés modestes ; afin de préserver le bon déroulement de leur grossesse, les femmes enceintes semblent avoir choisi de s'arrêter de travailler. Leurs revendications sont légitimes et parfaitement intégrées à la législation actuelle.

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