L'asthme au nickel.
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Publié dans : Revue française d'allergologie et d'immunologie clinique, vol. 45, n° 2, mars 2005, pp. 103-107, ill., bibliogr.
La pathologie allergique, aussi bien cutanée que respiratoire, est courante en milieu professionnel. L'asthme représente la maladie professionnelle d'origine respiratoire la plus fréquente. Cet article présente le cas d'un patient âgé de 56 ans, chargé depuis plus de trente ans de la fabrication d'outillages moulés à forte teneur en nickel, et atteint d'un asthme professionnel. À l'interrogatoire, ce patient, tabagique modéré, ne rapportait aucun antécédent personnel ou familial d'asthme ou d'atopie. Il présentait néanmoins depuis une dizaine d'années, une symptomatologie respiratoire évoquant un asthme, associée à un eczéma des mains. L'évolution clinique de ces symptômes, régressait lors des périodes de repos. La réalisation d'une courbe de surveillance quotidienne des débits expiratoires de pointe, ainsi que les différents examens paracliniques réalisés (test épicutané positif au nickel, IgE totales augmentées, test à la métacholine positif, hyperéosinophilie à l'expectoration induite), ont permis de déclarer ces deux pathologies au titre des tableaux n° 37 et 37bis du Régime Général des maladies professionnelles. L'existence chez cet homme d'un eczéma de contact et d'un asthme dus au même agent, le nickel, soulève le problème des mécanismes immunoallergiques impliqués dans ces deux maladies (hypersensibilité de type retardé versus hypersensibilité de type immédiat). Peu de cas d'asthme au nickel sont publiés dans la littérature, son association à une dermatose, due elle aussi au nickel, y étant parfois mentionnée mais très peu commentée.