Qu'en est-il du risque routier chez les salariés suivis par l'ACMS ?


Article

ALCOUFFE J. | BOYER-RABY H. | CHAUDRON B. | JARZUEL Y. | ET COLL.

Publié dans : Cahiers de médecine interprofessionnelle, vol. 44, n° 3, 2004, pp. 307-318, ill., bibliogr.

Jusqu'ici, les études sur le risque routier avaient porté sur les accidents graves ou mortels. L'objectif de cette enquête était de repérer tous les évènements routiers (incidents ou accidents) et de les répertorier, en fonction de leur caractère lié ou non au travail. Une enquête épidémiologique transversale rétrospective a été réalisée auprès de tous les salariés vus au cabinet médical, du 15 au 26 septembre 2003, à l'aide d'un questionnaire anonyme standardisé. Les 85 médecins du travail enquêteurs ont interrogé 9 236 salariés dont 1 345 (14,5 %) ont signalé au moins un accident ou incident routier au cours des 12 derniers mois. Un total de 1 411 questionnaires a pu être exploité, portant sur 60 % d'incidents et 40 % d'accidents. Plus de la moitié de ces évènements (53 %) sont survenus en dehors du travail, 36 % lors du travail et 11 % pendant le travail. Les évènements routiers survenus pendant le travail étaient 5 fois plus fréquents chez les salariés dont le poste comportait de manière certaine la conduite d'un véhicule sur la voie publique, en particulier poids lourd ou transport en commun et plus souvent chez des hommes de 45 ans et plus. Pour l'ensemble des évènements routiers, les véhicules impliqués étaient surtout des véhicules de tourisme (70 %) et les principales circonstances étaient le non-respect d'un signal d'arrêt, le changement brutal de direction, le refus de priorité et la non-maîtrise de la vitesse. Les conséquences sur le travail semblaient modérées avec 7 % d'arrêt de travail, pour la plupart de 7 jours environ. En conclusion, les auteurs soulignent que parmi les salariés vus sur 15 jours, 14,5 % relataient un évènement routier au cours des 12 derniers mois. Il s'agissait majoritairement d'un incident ("presque accident") survenu en dehors du travail. La prévention primaire devrait porter essentiellement sur la modification des comportements au volant avec un strict respect du Code de la route.

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