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Facteurs de risques professionnels, rayonnements ultraviolets et mélanome oculaire. Une étude cas-témoin réalisée en France.
(Occupational risk factors, ultraviolet radiation, and ocular melanoma: a case-control study in France).
Article
Publié dans : Hygiène et sécurité du travail, n° 189, 4e trimestre 2002, pp. 7-14, ill., bibliogr.
Les rayonnements ultraviolets ont été suspectés de provoquer des mélanomes oculaires. Cette association étant cependant controversée, les auteurs examinent le rôle de l'exposition professionnelle aux rayonnements ultraviolets dans la survenue de ce cancer rare.
Une étude cas-témoin a été conduite dans la population générale de 10 départements français. Les cas, au nombre de 50, avaient eu un diagnostic de mélanome uvéal porté en 1995-1996 ; les témoins ont été tirés au sort sur des listes électorales, après stratification sur l'âge, le sexe, et le département. Parmi les 630 personnes sélectionnées, 479 (soit 76 %) ont été interrogées. Les données relatives aux caractéristiques personnelles, à l'histoire professionnelle, et, de manière détaillée, aux emplois occupés, ont été obtenues au cours d'entretiens en face à face, réalisés au moyen d'un questionnaire standardisé. Des estimations de l'exposition professionnelle aux rayonnements UV solaires et artificiels ont été réalisées en utilisant une matrice emplois-expositions.
Les résultats font apparaître des risques élevés de mélanome oculaire chez les sujets aux yeux clairs, les sujets à peau claire, et ceux ayant subi plusieurs brûlures oculaires. L'analyse, basée sur la matrice emplois-expositions, a fait apparaître un risque significativement élevé de mélanome oculaire dans les groupes professionnels exposés aux rayonnements ultraviolets artificiels, mais pas d'excès de risque pour les métiers de plein air, exposés à la lumière solaire. Un excès de risque de mélanome oculaire a été observé chez les soudeurs (odds ratio = 7,3 ; intervalle de confiance à 95 % = 2,6-20,1 pour les hommes), pour lesquels on a mis par ailleurs en évidence une relation dose-effet en fonction de la durée de l'emploi. L'étude a également montré l'existence d'un risque élevé de mélanome oculaire chez les cuisiniers hommes et chez les femmes ouvrières du travail des métaux et les femmes manutentionnaires.
Au vu de la présente étude, l'existence d'un excès de risque de mélanome oculaire chez les soudeurs peut désormais être considérée comme établie. Si l'exposition aux rayons UV constitue un agent causal probable, le rôle éventuel d'autres expositions liées au soudage ne doit pas être négligé.
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