Exposition des travailleuses et travailleurs québécois au bruit intense en milieu de travail : résultats de l’Enquête québécoise sur la santé de la population, 2020-2021.


Brochure | Numéro 3699

SASSINE M.P. (Ed) | MARTIN R. | TISSOT F.

Edition : Québec (Canada), Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), juillet 2025, 77 p., ill., bibliogr.


Environ 340 000 personnes au Québec travaillent dans des milieux bruyants susceptibles d’endommager l’audition. L’Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP) 2020-2021 montre que 8,6 % des personnes en emploi (15 ans et plus, 15 heures ou plus par semaine) déclarent être exposées souvent ou tout le temps à du bruit intense, soit une hausse par rapport à 2014-2015 (7,7 %). Les hommes sont nettement plus exposés que les femmes (12 % contre 4 %), représentant respectivement environ 257 400 et 83 000 travailleurs. L’exposition au bruit est liée à des inégalités sociales de santé : vivre dans un ménage à faible revenu ou se percevoir pauvre augmente la prévalence d’exposition ; chez les hommes, la défavorisation matérielle y est aussi associée. Géographiquement, les plus fortes prévalences se trouvent au Saguenay–Lac Saint Jean, en Abitibi Témiscamingue, sur la Côte Nord et dans le Nord du Québec, tandis que Montréal et la Montérégie rassemblent le plus grand nombre de personnes exposées (près de 148 500). L’étude identifie plusieurs secteurs et professions à risque élevé : divers sous-secteurs de la fabrication (papier, métaux, plastiques, aliments, produits minéraux non métalliques, bois, meubles), la construction (génie civil, entrepreneurs spécialisés, bâtiments), l’extraction minière et la foresterie, ainsi que la réparation, l’entretien et le soutien au transport. Vingt professions (mécaniciens, opérateurs d’équipement lourd, mineurs, soudeurs, bouchers industriels, opérateurs de machines, électriciens, charpentiers, aides et manœuvres en construction, etc.) présentent une forte prévalence d’exposition. Le rapport, fondé sur une méthodologie robuste, souligne l’utilité des données d’enquêtes pour dresser un portrait représentatif de l’exposition au bruit, et insiste sur la nécessité de prioriser des mesures de prévention en milieu de travail afin de protéger la santé auditive et réduire les inégalités sociales de santé. Des efforts concertés des employeurs, des gouvernements et des syndicats sont nécessaires pour inverser cette tendance immédiatement.

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