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Travail en équipe et autonomie collective : une expérience dans les soins infirmiers à domicile.
Article
Est Publié dans : Santé publique, vol.33 n°4, juillet-août 2021, pp.527-536, bibliogr.
Les études sur le travail en équipe portent le plus souvent sur des configurations pluriprofessionnelles, tandis que le travail en équipe monoprofessionnelle ne suscite pas le même intérêt. L’étude porte sur le travail en équipe des infirmières délivrant des soins à domicile au sein de l’association Soignons Humain (SoHu), inspirée de l’entreprise néerlandaise Buurtzorg. Dans le contexte français, SoHu s’est davantage axé sur le motif du travail en équipe comme mécanisme pour améliorer la qualité du soin. L’article étudie comment le travail en équipe se décline concrètement dans les pratiques et les représentations du travail : dans quelle mesure permet-il d’approfondir la collaboration entre les acteurs intervenant dans le paysage des soins à domicile ? Sous quels aspects ce modèle organisationnel se distingue-t-il des autres formes de travail infirmier à domicile en France ? En quoi l’expérience engagée par SoHu permet-elle de reposer la question de l’autonomie du travail infirmier ? Le modèle d’organisation de SoHu se distingue à la fois des cabinets de soins infirmiers libéraux et des centres de soins infirmiers classiques. Le statut salarial permet de mettre en valeur la volonté de délivrer des soins holistiques et le rôle propre infirmier, revendiqué par SoHu comme le cœur du métier d’infirmier à domicile. Ces travaux invitent à être attentif aux conditions nécessaires pour rendre effectives de réelles pratiques collaboratives, inter et intraorganisationnelles. Ce cas montre ce que l’organisation peut faire pour construire une dynamique d’action favorable à la collaboration au sein de l’équipe : elle se construit par la réflexivité sur le travail de soin autour du patient, de son entourage, par l’investissement du travail en équipe, la fréquence et la nature des échanges entre professionnelles, les arrangements ponctuels et la formalisation de ces collaborations et, enfin, par l’objectivation et la reconnaissance de ces pratiques invisibles de coordination.
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