Interventions de salariés du BTP sur sites et sols pollués : expérience du service lyonnais de santé au travail du BTP.


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TESTUD F. | ARQUILLIERE M.F. | BIDAUD C. | GUERY A. | ET COLL.

Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.82 n°5, octobre 2021, pp.494-502, ill., bibliogr.

Le but de cette étude menée par un service de santé au travail lyonnais était de présenter la méthodologie de l’évaluation du risque et les résultats biométrologiques de travailleurs du BTP intervenant sur des sites ou des sols pollués par des substances chimiques. L’identification des dangers et leur hiérarchisation reposent sur l’examen critique des analyses de sols. L’évaluation de l’exposition prévisible tient compte de la bioaccessibilité des substances impliquées, liée à leurs propriétés physicochimiques. Celles-ci conditionnent leur comportement dans les milieux et leur toxicocinétique chez l’homme. La biométrologie permet de valider la pertinence de cette évaluation et l’efficacité des mesures préventives, et d’assurer la traçabilité des expositions. Entre 2012 et 2020, 39 chantiers mobilisant l’intervention de salariés du BTP, le plus souvent pour des travaux de terrassement/excavation de terres polluées, ont fait l’objet d’une évaluation a priori par le groupe Toxicologie médicale de BTP Santé au Travail Rhône-Isère. Dans la majorité des situations, à l’exception notable du mercure, aucun risque toxique, ni même d’imprégnation anormale de l’organisme, n’ont été mis en évidence : substances non bioaccessibles et/ou faiblement concentrées dans les terres et/ou EPI adaptés. Les dosages biométrologiques étaient (mercure excepté) soit inférieurs aux limites de détection/quantification du laboratoire, soit non modifiés entre le début et la fin du chantier. En conclusion, une évaluation du risque pour les travailleurs du BTP intervenant sur des sites et sols pollués est possible si l’on dispose de données fiables sur la nature et la concentration des polluants, et si l’on met en œuvre une réflexion sur la bioaccessibilité des substances impliquées. Cette évaluation, le plus souvent très rassurante, est confirmée par la biométrologie, ainsi que par l’analyse de la littérature, aucune publication ne faisant état d’intoxication ni même d’imprégnation de l’organisme par les substances chimiques présentes dans les terres chez les travailleurs du BTP intervenant sur sites et sols pollués.

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