Etude de l'exposition aux fumées d'incendie des sapeurs-pompiers affectés en structure de feu contrôlé.


Article

ALLONNEAU A. | MERCIER S. | MENGUY-FLEURIOT A. | LUU S.C. | ET COLL.

Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.80 n°4, septembre 2019, pp.257-272, ill., bibliogr.

Les sapeurs-pompiers sont exposés aux fumées d'incendie par leurs activités opérationnelles et d'instruction. L'objectif de cette étude était d'évaluer le niveau de contamination au benzène et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques au sein d'une population de formateurs, au travers de l'analyse d'indicateurs biologiques urinaires d'exposition et par des prélèvements d'atmosphère. Une étude observationnelle prospective a été réalisée dans le cadre d'un suivi de médecine du travail. Deux groupes ont été constitués : le groupe "exposé" comportant 8 pompiers formateurs affectés en structure de feu contrôle, et le groupe "non exposé" composé de 8 pompiers affectés au service médical. Après accord des participants, l'excrétion urinaire du benzène, du 1-hydroxypyrène, du 3 hydroxybenzo(a)pyrène et des 1 et 2 naphtols a été réalisée. Quatre prélèvements ont été réalisés sur une semaine : le lundi en début de poste (mesure de la concentration résiduelle après deux jours sans exposition), le lundi soir (étude de l'exposition de la journée), le mardi à la mi-journée (pic d'excrétion), et le vendredi en fin de poste (exposition cumulée de la semaine). Les métrologies d'ambiance ont mesuré la présence de composés organiques volatils (benzène, hydrocarbures aromatiques polycycliques, aldéhydes), fraction inhalable des particules et monoxyde de carbone pour les périodes sans port d'appareil respiratoire isolant. Les résultats de l'étude ont montré que les valeurs obtenues restaient le plus souvent inférieures aux valeurs limites biologiques, mais il existait une tendance au cours de la semaine à l'augmentation du benzène, du 1-hydroxypyrène et du 3 hydroxybenzo(a)pyrène, chez les sujets "exposés" versus les sujets "non exposés". Les métrologies d'ambiance ont montré que les valeurs limites d'exposition professionnelles du benzène et du naphtalène n'étaient pas dépassées contrairement à celles du benzo(a)pyrène et du pyrène. En conclusion, la contamination semblait faible, car les valeurs obtenues étaient la plupart du temps inférieures aux valeurs de référence. Une contamination cutanée était à suspecter du fait de l'augmentation préférentielle des 2 naphtols.

Autres numéros de la revue «Archives des maladies professionnelles et de l'environnement»

Consulter en ligne

Suggestions

Du même auteur

Recommandations pour l'analyse des fibres minérales dans les échantillons biolog...

Article | DE VUYST P. | 2000

Depuis l'arrêté du 1er juillet 1999 du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (publié au JO du 2 juillet 1999), la numération des corps asbestosiques en microscopie optique dans les échantillons biologiques suivants a été ajout...

Exposition professionnelle au béryllium dans les entreprises françaises. Évaluat...

Article | VINCENT R. | 2010

Une campagne d'évaluation de l'exposition professionnelle au béryllium (Be) a été menée en France de fin 2004 à fin 2006. Des mesures d'exposition par prélèvement et analyse de l'air des lieux de travail ainsi que des mesures de c...

Etude de la flore microbienne des fontaines de biodégradation des graisses

Article | DAVID C. | 2009

Etude de la flore microbienne des fontaines de biodégradation des graisses, afin de pouvoir répondre mieux en évaluer les risques, en particulier : - devenir des souches ensemencées dans les fontaines, - concentration bactérienne ...

Chargement des enrichissements...