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La structure éclatée, et la quête identitaire dans le travail.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 4, juin 2003, pp. 272-274.
Selon C. Dejours, "travailler, c'est non seulement se livrer à une activité, c'est aussi établir des relations avec autrui". Tout apprentissage est structurant, de l'apprentissage de base (marche, parole, lecture, écriture), qui forge les outils de communication, à l'apprentissage d'un métier : le chef-d'oeuvre du compagnonnage vient couronner la fin d'apprentissage et reconnaît un statut d'artisan à l'apprenti, mais aussi un statut d'homme. Qu'est-ce qui fait qu'en l'espace de vingt ans, l'entreprise, qui était un lieu de vie, soit devenue un lieu de mal-être où la plupart des cinquantenaires n'ont plus qu'une idée en tête : fuir au plus vite ! Les nouvelles formes d'organisation favorisent la souffrance au travail, et ce sont souvent les salariés les plus âgés qui en font les frais : "l'expérience des salariés âgés est perçue par les directions comme un socle de résistance aux objectifs de mobilité et de flexibilité" observe M.P. Hirigoyen. Le harcèlement par la terreur a pour but de stresser les salariés pour augmenter leur productivité. Non-reconnaissance du travail accompli, injonctions paradoxales, déstabilisent complètement l'individu.