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Pathologies ostéo-articulaires des musiciens.
Article
Edition : , vol. 63, n° 6, octobre 2002, pp. 489-491.
Les musiciens, par leur activité répétitive et intensive, sont particulièrement exposés aux troubles ostéo-articulaires et neurologiques de sur-utilisation. Comme les athlètes de haut niveau, ils repoussent en permanence leurs limites de vélocité et d'endurance. En 1990 ont été recensés 16 200 artistes professionnels de la musique et du chant, et 8 700 artistes de variété. Les professionnels, du fait de leur charge de travail, sont bien sûr les plus à risque. Certains sont salariés (orchestres permanents, professeurs de musique, etc) et bénéficient d'un suivi par les médecins du travail ; d'autres échappent à toute surveillance et à toutes mesures préventives. Une étude épidémiologique a été menée en 1998 auprès de 141 musiciens de l'ouest de la France : 76,6 % d'entre eux se plaignent de douleurs ostéo-articulaires en relation avec leur activité (ce qui correspond aux données de la littérature). Les pathologies recensées sont les suivantes : syndromes de surmenage dans 58,1 % des cas, syndromes canalaires dans 17 % des cas, dystonies de fonction dans 5,7 % des cas. Tous les instrumentistes peuvent être touchés et présenter les différentes pathologies de l'appareil locomoteur. Seule la topographie de l'atteinte variera selon l'instrument pratiqué. En conclusion, trois-quarts des musiciens professionnels risquent de présenter un ou plusieurs problèmes ostéo-articulaires au cours de leur carrière. Le risque encouru est bien sûr l'arrêt (définitif ou temporaire) de l'activité. Le médecin du travail est souvent le seul interlocuteur. Ces troubles sont souvent niés par le musicien, ou considérés comme une fatalité, ce qui complique leur dépistage et leur prise en charge. Une prise en charge adaptée est possible, bénéfique, évite les complications et limite les arrêts de travail prolongés.